24 juillet 2022 7 24 /07 /juillet /2022 10:25

 

                I

 

Arbre, les mots sont sable.

Donnez-moi l'écorce du temps

avec l'ombre de mes voyages,

entre les branches et des visages.

La vie contre la mort, la vie

a flambé, flambe, flambera,

a brûlé, brûle, brûlera

la ville, ses bras, ses larmes.

Nous n'avions souvent pour toute arme

que la cendre de l'incendie.

Arbre, donnez à l'enfant sourd,

ombre, donnez à l'enfant sûr

d'une étoile au-dessus d'un mur

cette vaste prairie marine

où les jours sous un ciel mouvant

ont leur neige qui couvre le sang

et leur sens quand tout se termine.

 

 

                II

 

Je sais, arbre de mon matin,

l'homme si loin de son rivage

que sa mémoire est dans mes mains

comme l'étoile des naufrages,

que sa mémoire est dans mes mains,

contre moi, dans sa blanche page,

et là-bas,comme au large, enfin.

 

 

                III

 

Un jour sera de l'avenir

au pied, lumière de ces forêts

de bouleaux au cœur transparent.

J'ai lu un grand livre, enfant,

brodé d'or et couleur de sang.

Dans ce livre on voyait aussi

la mer d'un très ancien pays

et, peut-être, paupières baissées

de hautes vagues sous un cercueil

(houle des gens, houle de l'âme).

Ainsi le temps est moins blessé

Avez-vous le soleil des deuils

inconnu que la nuit entame ?

Ô musiques désaccordées,

voici venir notre passé

et des cassures et des lambeaux,

auprès, mon arbre, d'un tombeau.

 

 

                IV

 

« No limit », c'était marqué par un pochoir

sur le gris palissade,

avec des lettres bleues d'une aube, je ne sais.

Eux, le pas léger.

Et, sous nos regards de lampe,

ils enjambaient les villes,

à se briser, mirages.

Et, le pas léger.

Souvent, ils étaient enfant-home, femme-

enfant

arbres, fleurs,

invisibles chemins.

« No limit » — mais que retenir ?

Et nos souvenirs avaient peur.

 

 

                V

 

Sur les marches descendues,

sous les ailes entrevues,

une prière de silence

et l'aérienne

branche du Bien, branche du Mal

du ciel qui va.

 

 

 

 

Dimitri Stolypine

Les Cahiers Bleus, n° 3

1991

 

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