8 mars 2014 6 08 /03 /mars /2014 07:00

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au coeur des arts...

 

 

Mon ancêtre, dit le Mobile, c'est l'Arbre

Mené par le vent. (...)

 

 

 

Henri Pichette

Calder

Maeght Éditeur, 1992

 

   

Calder Mobile

 

Calder

Mobile

 

 

 

 

 

 

Les arbres...

 

 

 

Jean-Francois-Marc.jpg

 

Jean-François Marc

Petit étang (format 150 X 150)

 

 

 

 

Les arbres ne souffrent plus

Des maux de la terre

De la racine de leur courage

Leurs tourments élevés aux cimes

Ont pris le goût de vivre leur poème

Sans cesse renouvelé

Ils mettent le prix qu'il faut

Pour oindre chaque feuille

D'une sève royale dont l'arôme

Fait solfier les oiseaux

 

 

Frank Holden

Au pas des arbres

José Millas-Martin, 1969

 

 

 

 

 

 

Bois de mer

 

 

Patrick Nicol

Patrick Nicol

Couleurs de l'Aven

Fortune de Mer

 

 

 

 

Bois de mer.

Bois naufragé.

Bois perdu et bois rejeté.

Bois tiré sur la plage,

bois de misère, à tout le monde,

à personne.

Bois brûlé dans la cabane des pêcheurs

bois de flammes

qui fait monter dans l'ombre

une forêt perdue.

 

 

 

Yves Heurté

Bois de mer

Manier-Mellinette éditeur,1986

 

 

 

 

 

 

Chanson XIV (extrait)

 

 

Leon Spilliaert

Léon Spilliaert

Lithographie, 1917

 

 

 

 

Les trois sœurs ont voulu mourir

Elles ont mis leurs couronnes d'or

Et sont allées chercher leur mort.

 

S'en sont allées vers la forêt :

« Forêt, donnez-nous notre mort,

Voici nos trois couronnes d'or. »

 

(...)

 

 

Maurice Maeterlinck

Serres chaudes, suivies de Quinze chansons

1900

 

 

 

 

 

 

Arbre de joie

 

 

                                   Nicole Proulx - Arbre de joie                                   
 

Nicole Proulx

Arbre de joie

AIBAQ

 
 

 

 

 

Arbre qui sait faire

La part au ciel

La part au sable

 

Arbre qui sait écrire

Les rêves de la sève

 

Arbre qui sait attendre

Que s'écarte l'hiver

 

Arbre qui sait

Dessiner l'hiver

 

Arbre comme espoir.

 

                                          4 novembre 84.

 
 

 

 

Marie-Claude Caiserman

Arbrerie

Océanes, 1985

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voyez cet arbre gris. Le ciel a pénétré

par ses fibres jusque dans le sol —

il ne reste qu'un nuage ridé quand

la terre a fini de boire. L'espace dérobé

se tord dans les tresses des racines, s'entortille

en verdure. — De courts instants

de liberté viennent éclore dans nos corps, tourbillonnent

dans le sang des Parques et plus loin encore.

 

 

 

Tomas Tranströmer

Œuvres complètes (1954-1996)

Traduit du suédois par Jacques Outin

Le castor astral, 1996

 

 

 

 

Sally Buchanan

 

Sally Buchanan  

Gladstone Park tree

 

 

 

 

 

Arbres géniaux sans logique

 

Ҫa rime à quoi

de lire sa vie

dans les feuilles d'olivier

quand on est né sous un hêtre ?

 

Ҫa rime à quoi

de s'asseoir avec Giono

dans la mousse du Septentrion

pour lire loin des garrigues le Poème de l'olive ?

 

Ҫa rime à quoi

d'embrasser du regard

toutes les directions

en s'imprégnant de diversité ?

 

Ҫa rime à rien

 

Aux arbres on ne demande pas de logique

En mélangeant leurs racines

hêtre et olivier multiplient les ombres tutélaires

 

La poésie s'arrange mieux

de totems que de rimes

 

 

                                               Lesneven, 2008

 

 

 

Olivier Cousin

Sous un ciel sans paupière

La Part Commune, 2010

 

 

 

 

 

Giuseppe Penone -The Hidden Life Within

 

Giuseppe Penone

The Hidden Life Within

Musée des beaux-arts de l'Ontario

 

 

 

 

 

 

Le bouleau

 

Tige de lune, ailé bouleau,

Çà, là, barré de bancs de brume,

Roulant tes feuilles qui s'allument

À la dérive, ronds dans l'eau,

Portant sur rien ton front de plume.

 

Les monts lointains qui se dévident,

Le ciel, par bribes, blanc ou bleu,

Abrite-les, arbre frileux,

Et la rivière où l'eau se ride

Sous tes rideaux où le jour pleut.

 

Hélas, sourire sans visage,

Blondeur sans femme, corps confus

Vêtant la nudité d'un fût,

Ô toi semblable, bouleau sage,

À la saveur de ce qui fut.

 

 

 

Lanza del Vasto

Le chiffre des choses

Denoël, 1972

 

 

 

 

Isabelle Tanguy

 

Isabelle Tanguy

Forêt bleue 2

Artmajeur

 
 
 

 

 

 

 

Regard de Anne Tronche sur Lindström

 

     Un visage naissait du vert. Était-ce bien du vert ?

Dans l'épaisseur ouatée de la pâte, quelques larmes bleuissantes pouvaient en faire douter.

 

     Un visage naissait du vert, s'arrangeant avec du bleu, en raison de la vulnérabilité des apparences. Les pinceaux balayaient la toile, y creusaient des sillons hâtifs où, parfois, un blanc passager trouvait en tremblant un refuge.

 

     Un visage naissait du vert, du poids douloureux de quelques bleus cachés, de la danse hésitante d'un blanc crémeux.

     Déja un regard s'apprêtait à vivre, un peu de bleu accueillait l'intention. Un pinceau aux véhémences rouges réveillait le souvenir d'une joue, s'appuyait sur l'ombre noire d'une chevelure, appelait en glissant le mouvement d'un livre.

 

     Dans cette nuance de précision contrariée le regard interrogeait le modèle, en espérant se reconnaître dans ses doutes.

 

     Des bourgeonnements de pâte répétaient çà et là des rythmes tachycardiques, lointains échos d'une vie secrète qu'habituellement le miroir annule.

 

     Un visage était né du vert et, avec lui, quelque chose d'autre que les paupières baissées du modèle ne pouvaient plus dissimuler.

 

 

Lindstrom

  Lindström

 

     À un rythme saccadé, des pinceaux pendaient l'espace pour perdre sur un tamis leur surcharge crémeuse. Le modèle y voyait des restes de visage, des fragments de derme ; une matière confuse née de l'inerte et, cependant nourrie du sang de la peinture.

 

     Le visage, né du vert, s'appuyait maintenant de biais sur une plage de vert qui le prolongeait ; sur un tumulus rouge qui l'invitait à oublier la sérénité.

 

     Le visage avait choisi l'asymétrie.

 

     Il avouait que le monde était instable, que ses lois étaient prévisibles.

 

     Parfois, entre les mouvements rapides du pinceau, il pensait à la forêt, se souvenant principalement de l'ombre que les feuilles en bougeant y organisent.

 

     La forêt lui était familière.

     Il était né du vert.

 

 

 

Anne Tronche

Revue Artère n°20, 1985

 

 

 

 

 

 

L'arbre en ville

 

La ville où je vis en exil est entre les villes une bonne ville — on

dit même qu'elle est belle. Pourtant elle n'est qu'une ville sans

forêt sans colline sans prairie, sans champ ni vignoble, sans

ferme.

 

Cette fois je console un arbre prisonnier d'une grille — tant des

siens m'ont toujours aidé partout où mes pas m'ont porté.

 

 

 

 

Daniel Biga

Le poète ne cotise pas

à la sécurité sociale

Le Castor Astral, 2003

 

 

 

 

 

Raymond Queneau     

 

  Raymond Queneau

  Gouache

 

                  et des arbres...
   

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À ce jour, 1368 poètes, 3142 poèmes

et de nombreux artistes ...

Bonne lecture !

Sylvie Gaté