Tu vois tomber les feuilles, sans étonnement sans lever la tête, alors qu'elles descendent sur nous par milliers, à chaque bourrasque Peut-être crois-tu qu'elles viennent du ciel telles des plumes d'anges turbulents car tu es trop petite, en ce premier...
Dans la forêt silencieuse, la nuit n'est pas encore venue et l'orage de la tristesse n'a pas encore injurié les feuilles. Dans la forêt silencieuse d'où les Dryades ont fui, les Dryades ne reviendront plus. Dans la forêt silencieuse, le ruisseau n'a plus...
Mon érable sans feuille, érable au dos de glace, Que fais-tu là, vouté, sous la blanche bourrasque ? Que viens-tu donc de voir ? Que viens-tu d'écouter ? Tu m'as l'air d'être allé courir bien loin des haies. Et, comme un gardien saoul, glissant hors de...
Une dernière herse de cyprès protège encore la mémoire des morts. (A l'ombre de cette haie de gardiens hautains le petit cimetière mourait en paix...) Très purs couteaux de la nuit que le vent, s'il le veut, a le pouvoir de plier à ses plus noires pensées....
Vivant ici ou traversant ce séjour, êtres d'un moment, il émeut ce voyage de tous vers un arbre sans fin. Instruments, travaux d'un jour sous le soleil : la mort nous donnera la joie de pouvoir comprendre. Guerre parmi les feuilles, expéditions, réunions...
On vous plante un arbre dans le cœur, en avant marche, le temps est venu, le temps de quoi, peu importe, l'essentiel est d'avancer, et les pieds vous tricotent une évasion en règle, à croire que vous rêvez. J'allais ainsi. Un jour je perds mon regard,...
J'aurais aimé marcher (comme toi) dans une haute forêt auprès d'un homme vieux, mon père, en veste de velours, pipe, peut-être un chien. J'aurais aimé marcher et ne rien dire que des mots d'arbres, d'oiseaux, parfois d'hommes, presque rien : points de...
Platanes de mon école Arbres de mon enfance Arbres du bien Herbes hautes des prés Vous n'êtes pas si loin de moi Poissons de la rivière Pierres enfouies pierres perdues Au fond des sables au fond des nuits Tout près de moi Soleil que je regarde en face...
La musique des arbres est faite de vent. Sous les feuilles, loin, il y a le goût d'avant. Hasard des pierres qu'on foule au seuil. Sous l'écorce, on rêve toujours cheminant, devisant termite d'éternité. On erre lentement, et le sachant parfois élémentairement....
lieu de la peur, car les arbres, fantômes d'eux-mêmes se dédoublent, se déprennent de conciliabules secrets où conspirait la quintessence immobile du vent cependant que les feuillages supérieurs donnent le change, bruissent d'un message aérien banal,...
Une chanson touchante parvient jusqu'à nous quelqu'un chante dans les feuilles au-delà des arbres et c'est comme un rêve Les feuilles tremblent avec l'écorce dans les arbres il doit faire froid pourtant ils se tiennent là comme si même les étoiles étaient...
Entre l'enfer et le ciel L'idéal et la matière L'arbre naît vit meurt debout. Entre alchimie et chimie L'arbre sobre se contente D'eau de terre et de lumière. Entre racines et branches Il n'y a la différence Que de nadir à zénith. Partagé entre eau et...
Le maître défendait que même las on s'étendit dans la journée souvent les mots lui restaient sur les lèvres au fond du jardin plein de guêpes et de ronces il restait parfois près du même arbre debout et la main sur l'écorce le chien pouvait seul se coucher...
Un jour, au crépuscule, on passe, après la pluie, Le long des murs d'un parc où songent de beaux arbres... On les suit longtemps. L'heure passe Que les mains de la nuit faufilent aux vieux murs... Mais qu'est-ce qui vous trouble au fil de l'heure pâle...
Les oreilles du lièvre aussi sont fragiles que dire du rouge-gorge qui s'est aventuré dans la pièce où j'écris viens lui dis-je d'une voix adoucie en le prenant entre mes mains qui tremblent de ce qu'il tremble que je te rende l'absolu de ton ciel où...
Loin de la forêt, seul, debout, sur la colline, un arbre. Ah ! comme la forêt le raille, l'exècre... Ce géant solitaire, comment donc a-t-il fait pour se soustraire à la norme des nains, à l'emprise du nombre, et croître hors de la prison sylvestre ?...
Et le mot "arbre" vint à moi au cœur du nid des rêveries sèves vibrantes arrachées aux sources vives de la terre. Et l'arbre vint en son printemps les bras tendus vers la lumière, si plein de chants si plein de feuilles là où les nids veulent cacher amours...
Cet été-là, je le passai sous une écorce de platane. Je le sais aujourd'hui : je commençai par le plus difficile, par l'ombre et les insectes. Mais lorsqu'on veut changer de vie, naître à un autre monde, tergiverser ne sert à rien. Religions, philosophies,...
À Bente C'est une nuit d'été que j'ai pour la première fois entendu la forêt parler, je me suis arrêté pour que le bruit de mes pas, - j'ai dominé mon émotion pour que le battement de mon cœur - ne se mêlent pas à cette voix tumultueuse de feuilles, -...
Librement, dans l'épaisseur de la terre, l'extase de l'arbre, de l'oiseau, de la fleur. Le chant devient l'oiseau qu'il désire. La fleur, le soleil même qu'elle efface. Tout chant, toute fleur, à volonté changera d'oiseau, de soleil. Que nul ne se fige...
U n arbre passe, un homme le regarde Et s'aperçoit que ses cheveux sont verts Il bouge un bras tout bruissant de feuillages Une main douce à cueillir les hivers Lentement glisse à travers la muraille Et forme un fruit pour caresser la mer. Quand l'enfant...
(À la mémoire d'Antonio Machado) ... et pour l'entendre les saules s'inclinèrent vers la rive. Pedro de Espinosa ... peupliers des bords du Duero vous m'accompagnez, mon coeur vous emporte ! Antonio Machado 1 Suis allé voir les peupliers. La terre fuyait...
À Madame Auguste Ducos J'étais chez des amis et presque des parents, Gracieux au possible, aimables, tolérants, Hospitaliers et bons plus que je n'ose écrire, Pourtant je me plaignais... De quoi ?.. puis-je le dire ? D'un étranger venu, je crois, de l'Équateur,...
L'arbre est tombé — la mort est un merle de plus à porter — D'autres cherchent dans l'orée l'embranchement de la source d'autres fouillent sous le lierre il y a des mots affamés L'arbre meurt tombe et se couche cet été nous finirons de le lire. Claude...
Lumière, quand je viens sous l'arbre renaissant avec mes seules pensées de songe, es-tu plus faible ou plus limpide, ou bien ce rouge en toi qui saigne est-il le fruit d'une louange téméraire ? À quels mots te dérobes-tu, à quels mots te donnerais-tu...
Des poètes...
À ce jour,
Sylvie Gaté