Ruisseau, ô toi qui passes murmurant De ta voix de cristal cette chanson, toi qui passes, ruisseau, toujours chantant en offrant tes eaux - ta bénédiction - toi qui connais la vie, ô toi qui sais la riante allégresse de l'amour : les yeux des oiseaux...
C'est après avoir traversé une plaine brûlée de soleil que je les rencontre. Ils ne demeurent pas au bord de la route, à cause du bruit. Ils habitent les champs incultes, sur une source connue des oiseaux seuls. De loin, ils semblent impénétrables. Dès...
Bouleau sur la colline Quand viendra ton printemps ? Bel arbre sans désir, qu'attirent les étoiles, Tu n'as jamais voulu connaître le dégel : Dans le coeur de la nuit tu vibres de blancheur ; Ton écorce est de neige ainsi qu'un jet de pierre. Comme un...
Dans la forêt des erreurs les chênes parlaient en langue chevreuil Les vanneaux sifflaient comme des merles et avec sa faux du dernier croissant le vent fauchait les prés à ras Dans la forêt des erreurs le renard était amical et le sanglier débonnaire...
Je te croise au hasard de ma route, et conçois ta terrible solitude. Tu vieillis, été comme hiver, ignorant le bonheur de la vie en forêt. La joie de braver les colères du vent, de te briser plutôt que de plier sous lui. La joie des racines agrippées...
Sombrez sapins votre langue roide Habite mon âme hors du temps Dressez sapins ô nuit déjà Sur la terre où vous durez Votre château noir Depuis notre séparation sapins J'ai bu la source de la fée Et le lait des muses Elles seules ont su me guérir Ô toisons...
Je connais un bois où les pieds bots les beaux pieds pieds de général pieds d'archevêque pieds de nez vont trois par trois comme les gouttes de rosée d'avril dans les allées du bois où l'amazone ne se promène plus depuis qu'en terre africaine elle incarne...
Quinze ans durant souventes fois je suis venu voir l'amandier s'ouvrir en fleur. Je me fais vieux : septante trois. Mes vieilles jambes ont bien du mal. Cette fois pour sûr sera la dernière. C'est pourquoi je viens dire un long adieu aux fleurs d'amandier....
Je sais et je ne sais pas pourquoi Toujours les peupliers se plaignent Je ne les ai pas vus depuis la mort de la maison Le temps a passé Là il y avait un peuplier Devant le vent la pluie du large Le lac emportait la pensée Et l'imagination de ces choses...
I Il y a un petit arbre seul et laid et qui se balance langueur noire dans le ravin noir Il a deux branches et un tronc et le silence et il ressemble à un homme qui a trop souffert enchaîné et enseveli sous la terre Il ne se rappelle pas beaucoup de jours...
Il croît un arbre sous la terre, un mirage me poursuit, chant de cristal vivant, d'argent incandescent. Ainsi que les ténèbres devant la lumière toute pesanteur doit se dissoudre quand tombe des feuilles une goutte de chant. Une angoisse me poursuit....
Un rêve cette nuit a pris ma main, a fait sous mes yeux affaiblis croître une plante, et je voyais l'arbre du temps poussé sur la terre féconde avec à la naissance de chacune de ses branches une cicatrice mortelle, dont pourtant il n'avait pas péri, nourri...
La parole est aux arbres, ils sont encore nos poumons et partagent l'espace où jardine l'oiseau. La parole est aux sources, elles sont encore notre peau, un peu de ce murmure où navigue l'enfance. Et parole à la pierre qui fut notre maison, apprivoisant...
J'ai fait mordre les feuilles sèches aux grands sapins derrière la maison ne supportais plus la tristesse contagieuse de ces patauds racinés sans questions ni réponses épargné le vieux chêne deux bouleaux qui n'ont pas fini d'attendre le troisième quelques...
A Robert Prade L'arbre était un filtre à nuages. Crêpu, il se détachait sur les toits bleus qu'aplatissait le poids du soir. Il y avait aussi un oiseau. Je le savais mais ne l'entendais pas. Comme moi, sans doute, se taisait-il, persuadé que formuler...
Dans la cour se dresse un prunier, Mais petit à se récrier. Tout autour un grillage Interdit les parages. Ce petit ne peut pas grandir. Grand, il voudrait le devenir. Mais vrai, pour tout conseil, Il manque de soleil. Un prunier ? On pourrait le nier...
Garde-toi de porter une main meurtrière sur les arbres qui sont l'honneur du "Pays-Haut", de ton Maine sarthois violet de bruyères, verdissant d'emblavure en ses champs fromentaux. Ne vas pas entailler, du tranchant de la hache, l'écorce, derme épais...
Le bois des arbres, ici, se déroule : vous leur fendez l'écorce sur toute la longueur et vous tournez autour. Les arbres trop gros, on se contente ainsi de les désépaissir : ils reprennent une ligne jeune et se balancent à nouveau dans le vent. Quand...
On m'a dit qu'il y a dans l'eau une pierre et un cercle et sur l'eau un mot qui dépose le cercle autour de la pierre. J'ai vu mon peuplier descendre vers l'eau, j'ai vu comment son bras agrippait les fonds, j'ai vu ses racines vers le ciel implorer de...
Dans les bois maintenant troués On voit venir le vent de l'ouest ; On n'entend plus les tourterelles ; Le cèdre bleu s'évente sur le pré, Le hêtre refuse à l'herbe sa monnaie ; Un merle souvent que d'autres rejoignent, Puis un corbeau qui vient en claudiquant,...
Pour conjurer leur avenir, ils en chargent la nature. Ils accrochent les petits papiers blancs du mauvais sort aux branches d'un arbre qu'ils vouent ainsi au mal, mais en le sauvant de la hache. Nara. Cet arbre se vêt de tous les sortilèges quand les...
Arbres de grand sommeil, confidents de ces jours d'enfance où le temps neuf dévoilait sa lumière ardente, arbres chargés d'abîme inverse, traits d'union entre vie et mort, j'en appelle à votre amitié quand chante l'oiseau de l'orage, quand la nuit vient,...
Une reine s'est prise au gel captif des branches : c'est l'arbre et ses seins ronds qui piétine le sol et tend sa bouche bleue à bout de feuilles. Puis l'arbre se couche et roule au vert de l'herbe avec des mouvements étranges de tissu, les voiles, la...
Que l'appel de l'arbre soit entendu. Que l'homme, que la femme se dépouillent, que dos à dos contre l'arbre, ils appliquent leur corps, et que les bras suivent la poussée du bois, que le vent écorce, lambeaux par lambeaux. Que leurs mains se frôlent sans...
La forme d'un poisson se pose sur la branche la plus lointaine et tremblante d'un reflet Passe l'ombre d'un homme un instant retenue par de vagues remous d'écorces de racines (C'est ainsi les hommes sont mortels Ils meurent on dit qu'ils passent) Et puis...
Des poètes...
À ce jour,
Sylvie Gaté