Ton rire fait songer à cet arbre entrouvert par l'éclair argenté, par la foudre qui tombe du ciel et qui vient se briser sur la cime, partageant l'arbre en deux par un seul coup d'épée. Seules les hautes terres au feuillage de neige sont mères d'un tel...
Quatre arbres ont vu passer la Peste. C'étaient trois grands peupliers d'or. C'était un saule au bord du pont qui souleva un peu le front. Quatre arbres regardaient dans l'onde leurs doux reflets d'or et d'argent, et tout était tranquille au monde. La...
Montures courant dans leur écorce un sang vert aux commissures des lèvres montures végétales pour nuages fatigués battus tel tapis de pauvre à sa fenêtre jetés à terre plus bas que le brouillard et qu'herbe sourde au tympan éclaté montures quand même...
J’ai ma maison dans un arbre dont les racines invisibles plongent aux fins fonds des enfers. Invisible est aussi le tronc, traversé de part en part des sept ondes de l’arc-en-ciel. Il y vogue une nef ronde, habitée d’un peuple invisible, aux quatre vents...
La fauvette aiguise son bec sur la branche du petit hêtre depuis toujours les hommes se chauffent autour de leur feu me voici brûlant mon bois me chauffant et cuisinant comme milliards d'hommes depuis toujours depuis toujours (C'est presque complètement...
Traduit de Henri Heine À Mademoiselle de Bartholin. Un sapin isolé s'élève Sur une cime chauve au nord. Dans la neige et la glace il dort ; Ce blanc tapis le couvre ; — il rêve D'un palmier qui, silencieux, Loin vers le midi de la terre, Debout s'attriste,...
Pour K.-X. Rousselle Dans le calme frais des matins bleus, Avant que le soleil qui affole les faunes Ait fleuri les jardins pâles des cieux De son ardente et géante corolle jaune, Des bruits comme soyeux glissent dans les fourrés, Des voix suavement étranges...
Devant les bûches dort un vieux, Rêvant un nuage de gosses Gazouilleurs. Une bûche au feu Qui ronfle et tousse. Elle aussi dort. À tous ses nœuds Elle rêve des grappes et des corymbes Suspendus dont le rose nimbe La solitude. À travers le feuillage grimpent...
Le bruit des arbres se confond avec la mer Dans un même éternel et reposant murmure, D'un même mouvement s'inclinent les ramures Et les voiles glissant vers l'horizon désert. Le soir descend, alors que monte la marée. L'odeur des bois se mêle à l'odeur...
Les grands peûpliers, comm' des Capucins, Vont chanter les Vêp's, sous leû' rob' de bure. Les brouillards du soér i's r'mont'nt en essaims Du fond des vieux douét's, dans les vieill's pâtures. Là-bas les côtieaux i's s'gonf'nt, comm' des seins, Sous l'z'écharp's...
Sur le tronc du vieux platane L'écorce a gravé des pays, Des îles vertes, des mers sombres Et des nuages par dizaines Qui s'éveillent parfois quand le vent Fait craquer la ramure du ciel. Alors, ils s'envolent très loin Vers des continents de soleil,...
(Taedet animam meam vitae meae.) Job I C’était un beau hêtre. — Il voûtait Sa cime dans les bleus fluides, Et, tel qu’un chêne saint, datait De l’ère auguste des Druides. Des sublimes illusions, Jacob, Joseph, élus étranges, Auraient peuplé de visions...
II. l'arbre ne maudit pas l'hiver, il se souvient dites-vous, cher Thomas, et qui sait si vos lèvres aussi ne murmuraient pas ce vers d'Emily Dickinson Talk not to me of Summer Trees avec ses majuscules éblouies et le balancement assourdi des consonnes...
Au loin, une enfant joue sur un banc de bois. Absorbée. Elle mime quelque chose. Les branches d'arbre, peut-être. Puis elle cueille trois brins de solitude jaune. Manœuvre pour en faire une tresse unique. Caché derrière le corps gris du tronc, l'esprit...
De tendres chemins En douces clairières De bruyère en pins, Se respire un air chargé de résine. De vagues de dunes En vagues eaux pâles Musarde une lune D'étangs qui s'étalent. Craquent sous les pas des branches d'épines. De hameaux déserts En huttes...
Grands arbres, un séquoia, cime tel un clocher, mais le premier clocher, c'était lui, l'arbre visant le ciel. Dans l'excitation, des enfants crient, là-bas, sur l'aire de jeu. Grand jardin, hauts nuages et la quête d'un sens à tout cela — jamais trouvé...
Un arbre lente pensée rumination sans mots sève qui rêve et ce long crissement du temps la voix minime du grillon Qui es-tu toi qui prêtes l'oreille au long silence d'arbre et au léger grillon ? Tu n'entends pas battre ton cœur Le soleil jaune étire ses...
(extrait) 1 Ce n'est qu'au seuil de la vieillesse que j'ai appris à aimer le silence Parfois il émeut plus que la musique. Il apparaît dans le silence des signes tremblés Et aux carrefours de la mémoire résonnent des noms que le temps tâchait d'étouffer....
Nos hivers demeurent un peu trop longtemps : tous nos oiseaux meurent avant le printemps. Pleurent les cors de chasse, la bise de janvier — après les saints de glace le ru coule au gravier. Tout mon espace vibre sous la neige ténue qui me prend fibre...
Ta rose distraite et trahie Par un entourage d'insectes Montre depuis sa robe ouverte Un cœur par trop empiété. Pour cette pomme l'on te rente Mais que t'importe quelqu'enfant Fais de toi-même agitateur Déchoir le fruit comme la fleur. Quoiqu'encore malentendu...
Buissons de peu de foi dit l'arbre solitaire le vieux prêcheur radotant Vous me traitez de menteur parce que vous n'en croyez pas vos yeux lorsque des oiseaux inconnus mêlent leurs feux à mes feuillages Parce que vous ne faites pas confiance à vos oreilles...
Ah tout est arbre devenu, Colère, orgueil, douceur amie. Tout ce que j'aime dans la vie En bois, en feuillage se mue, En un feuillage patient Toujours sous des vents différents. Mais serait-ce pour satisfaire Mon cœur enfoncé dans la chair Vivant d'un...
Arbre dur sur le ciel au ventre des forêts, prolongement de l'âme à l'encontre des vents, érection du songe, attente et démesure à portée de ce rêve où plongent les racines, imaginaire espace entravé du désir par branches et rameaux de veines vagabondes,...
Nous sommes à l'époque où l'on a l'habitude de « faire » son bois pour l'un des hivers futurs. La forêt est éloignée. On part pour toute la journée. Le froid du matin est vif. L'air troublé de brume manque de limpidité. Le soleil est morne. La marche...
À quoi bon nommer les arbres nommer c'est s'approprier aimer l'arbre va de soi pourquoi donc en rajouter ce que j'aime dans les arbres leur immense solitude bien que serrés côte à côte ils sont profondément seuls et ça se voit à des riens au frémissement...
Des poètes...
À ce jour,
Sylvie Gaté