Je suis un arbre de plein vent. Toute bourrasque me pourfend Puis se love dans l'accalmie. Je suis un arbre dans la vie Indifférente des saisons. Les racines aux doigts profonds — Filles du temps, sœurs de l'histoire — Ramènent au jour la mémoire Où passent...
dans le silence de l'été avec le vent une longue attente au baissant lent de la lumière on laisse les yeux sur l'herbe jaune l'ombre d'un pin les volets blancs on ne se détache pas on n'est pas non plus libre on est là dans l'été bleu le vent le mouvement...
Non, je n'ai jamais vu un arbre triste mais je ne veux plus refléter le monde comme un miroir ébréché, découper les solitudes des après-midi de dimanche en suivant la lumière qui saute de jardin en jardin, raccommoder les bouts de mers inaccessibles que...
(Chanson) À Olivier Parcollet Je vous salue les arbres, ô mes amis, mes frères ! Nous sommes traversés par la même lumière, Vos branches captent du ciel l'énergie nourricière, Et vos racines en moi s'agrippent à la terre. Vos chatons au soleil s'ouvrent...
Je t'ai vue, lune, grosse lune, Croquer les prunes de François Sans songer à en laisser une, Une seule pour moi. Tu auras beau fuir, grosse lune, Cacher ta face brune Dans le feuillage du lilas. Viens m'aider, accours, Croquenbois ! Sors de ta demeure...
(fable) Un petit chêne en un été avait pondu deux mille glands qui glandouillaient glands glands glands glands à qui naîtraient bientôt dans l'herbe... Non loin de lui un marronnier n'avait réussi qu'un marron qui devint vite un avorton cerné par les...
On passe les saisons à creuser le tronc d'un arbre afin de préparer la pirogue où nous embarquerons en automne. Luciano Erba Sur la terre du milieu Nella terra di mezzo Traduction de Bernard Simeone Editions Comp'act, 2003 La piroga Si passano le stagioni...
Arbre si vert, Ah, ma pensée En toi se perd. Voir c'est dormir En ce moment. Qu'il fait bon n'être Bien éveillé ! En moi aussi M'enreverdir Changé en feuilles ! Trépidamment Sentir au corps Brise dans l'âme ! N'être qui sent, Mais qui est calme. Fernando...
pour Lucienne Couvreux Rouché Qui installa le doute au cœur de ce chêne paisible allié du temps ? Peut-être les saisons s'opposaient-elles en lui sans qu'il en eût conscience peut-être son élan déplut-il aux mauvaises langues de l'orage Le sable était...
Oliviers jeunes — buissons d'argent, duvet aux joues des feuilles qui frissonnaient, la présence vaine au débouché des collines — sonnailles des troupeaux entraperçus par un pli du paysage livre : histoire d'une vie lente — un arbre vert débusqué soudain,...
Si jamais à Paris vous passez par la rue Pillet-Will qui va de la rue Lafayette à la rue Laffitte en tournant oblique emportez une plante un brin d'herbe un petit arbre ou alors il vous arrivera oh non pas malheur mais un tel ennui instantané et qui vous...
Ai-je oublié les bois Les forêts de l'automne Les forêts de chez moi Les grandes tristesses humides Sous la mousse discrète et douce Le parfum de l'écorce Et les grandes racines amoureuses de la terre ? Être vaguant et avide Amer conquérant de l'horizon...
Mon cheval arrêté sous l'arbre plein de tourterelles, je siffle un sifflement si pur, qu'il n'est promesses à leurs rives que tiennent tous ces fleuves. (Feuilles vivantes au matin sont à l'image de la gloire)... Et ce n'est point qu'un homme ne soit...
Le froissement léger des feuilles entre les feuilles, qui tombent et viennent épaissir la litière brune sous les marronniers et les platanes — et les cheveux roux d'une fille qui passe dans l'allée sinueuses s'y accordent ; c'est un craquement de feuilles...
est-il plus difficile de devenir un homme qu'un arbre une mélodie une couleur de l'arc-en-ciel est-ce l'espoir du chêne qui craque dans les branches est-ce la confiance de la montagne qui croule en avalanche ou l'enfance trahie Michel Boutet Sans doute...
Dehors, l’été Comme je sors L’odeur de bois blond Agite ses chiffons dans l’air Enfance Quel vent t’amène ? À tes doigts Lénifiante Quelle relique ? Je viens, dis-tu Bout de bois Nez-percé Fil de fer Jouer au moulin Bois de tilleul Fil de fer Souffle...
À Raoul Grimard Un homme pâle cueille les fruits de son jardin Il distribue ses caresses aux animaux et aux arbres Il touche ce qu'il aime, avec précaution « Ma vie, cette vitre légère, Prenez garde de la ternir. Je bois de l'eau Je mange des fruits Et...
Il neige sur les monts, il neige dans la plaine, Il neige dans les bois où vont les loups hurlants. Tout le troupeau du ciel secoue au vent sa laine Et l'air en est rempli de larges flocons blancs. Tous les arbres en sont couverts, les pins, les ormes,...
à Marie-Gilles Un arbre dans la nuit Dans l'hivernale nuit Tout grelottant d'étoiles Se met à écouter Une source à ses pieds Ce qu'il entend En descendant Dans ses racines Tantôt la voix Des profondeurs Tantôt celle des cimes Dont les clarines tintent...
L'averse d'été a refoulé la famille vers la maison. On se gardera de maudire le ciel, restant avec discrétion à l'affût de l'éclaircie. Bouche ouverte à la fenêtre, l'enfant dévisage en silence les arbres qui s'égouttent sur les allées. À l'imposant tilleul...
Que chantes-tu dans le tilleul Pareil à l'oiseau dans les feuilles, Reprends-tu ses mots quand tu cueilles Les fleurs muettes du tilleul ? Ou dans le soir et ses promesses, Quand la nuit vient, est-il le seul, Ivre de toutes ses prouesses À vibrer du...
L'aube a franchi les brisants de la nuit que son sillage efface Au visage de ce printemps qu'escortent les dernières neiges la transparence essaie son masque Dans la dérive des ténèbres l'eau vive prête au jour son cri L'oiseau libère l'arbre où le soleil...
Sous l'arbre nu des promesses d'errance où l'ange ardent reviendra quelque jour, un clair sommeil attend sa délivrance, une saison splendide est de retour. Fruits exaltés des temps de patience, étonnez-vous de naître en ce séjour, étonnez-vous que dans...
Vous qui vous êtes effacés sur son passage, Qui avez refermé sur elle vos chemins, Impassibles garants que Douve même morte Sera lumière encore n'étant rien. Vous fibreuse matière et densité, Arbres, proches de moi quand elle s'est jetée Dans la barque...
Emportées sur la feuille des arbres mes idées ramifiées s'éclairent C'est toujours venir et s'en aller Pendant que la terre me reçoit je veux être uniquement bleu clair peut-être du vert épais des feuilles ou de la même eau que les torrents Bleu clair...
Des poètes...
À ce jour,
Sylvie Gaté