Il a bien fallu que la graine s’enracine. Peut-être sous le pas d’un enfant ? Beaucoup de nuits ont passé. *********** Si haut aucun oiseau ne semble être blanc sinon sous le silence des paupières. Le pin lui y croit. *********** La lumière n’est plus...
Vous m'êtes chers, cyprès du Nord, cyprès funèbres, Malgré votre feuillage habité des ténèbres, Car vous me rappelez d'autres cyprès joyeux, Mes cyprès odorants dont la forme est la même, Vos frères du Midi, tout l'horizon que j'aime, Où vous seriez plus...
N'offensez pas cet arbre qui protège De son ombre aux aguets le corps du dieu enfant Endormi depuis deux mille ans sous l'herbe le temps la neige. Un langage à venir mûrit dans l'aubépine. Tout est mouvement tout est geste De la lente coulée à l'explosion...
Le grand arbre timonier des saisons préside l'assemblée des pierres récite la lumière, fait changer février de couleur dans l'école pour aveugles les doigts palpent la disparition des oiseaux Ce savoir nous fut donné avec la vie illusion d'un ailleurs...
Un petit enfant me montre du doigt un arbre au bord de la route et me demande : « C'est quel arbre, là ? » Nous sommes en mars. Je dis : « Un arbre.» Les branches et le tronc de l'arbre sont gris d'argent, ses pousses vert tendre ressemblent aux petites...
C’est le ciel qui t’attire, sans lui, tu serais l’herbe que je foule. *********** La plage est si proche. Tu ne connaîtras jamais l’océan. Il te reste trop à vivre. *********** La mort aussi te ressemble : une longue patience. Elle connaît ta chance....
Ils sont si rares les passants à toucher les corps des arbres. Pas le temps, les temps courent. Mais après quoi ? Arrête ! Approche le tilleul, le chêne, le frêne au point que jaillisse un sang d'encre, le soir à la saignée des tristesses ravalées. Douleur...
L'Homme de la forêt par la ville a gardé En ses yeux verts et roux le limbe d'une feuille ; Son torse est un bouleau qui blanchit, argenté. Comme l'ombre des bois, le hâle il ne recueille. Le Cranou prolifique autrefois l'enfanta Avec les marcassins,...
Térébinthe, ton rêve était plus vert que la pluie de l'herbe où passe dans mes souvenirs, l'amour qui enlace tes feuilles au ruisseau fugace. Ton feuillage pleurait comme le saule. Tu étais plus grand, aimable et prisonnier dans le jardin, que le ciel...
L'araucaria attire les regards On admire sa taille gigantesque Et surtout ses branches Qui nées à différentes hauteurs S'élèvent en manière de candélabre Et s'arrêtent toutes au même point pour former un plateau parfaitement égal On voit aussi le grand...
La forêt se précipite et semblables aux bourgeons les feuilles sont suspendues vers l'intimité du sol dont la floraison révèle qu'Ulrich est passé par là souvent à partir de traces on devine un grand destin qui se prépare en lieu sûr L'aède en exil par...
La branche de sapin aux doigts nacrés de neige Étire ses rameaux avec un lent orgueil. Dans sa pose figée elle exhibe à notre œil Son aristocratique et hautain sortilège. En un pesant repos elle est là suspendue, Au clair de la croisée allongeant son...
Celui que j'ai revu à l'aube est un mangeur de racines : tombé du nuage qui transporte les rêves d'un feuillage à l'autre il joue au scribe de ce qui ne se voit que quand on se penche sous l'ordre des choses : est-ce ainsi qu'on devient le petit dieu...
Au fond des sombres, profondes, immenses, énigmatiques forêts de le Norwège, le voyageur qui se hâte entre les arbres noirs et silencieux, pressé d'atteindre son auberge, avant la tombée de la nuit, entend parfois, au détour du chemin, venir à lui une...
Parti du nord, l'hiver, en frissonnant, Déroule aux champs son froid manteau de neige ! L'arbuste meurt, et le hêtre se fend. Seul au désert, comme un roi sur son siège, Un arbre encore ose lever son front. Par les frimas couronné d'un glaçon ; Cristal...
Bel oiseau dans l’arbre irrité Plumes de la pluie, le vent tombe, Bel oiseau dans l’arbre irrité, Belle colombe de l’été. Belle fille dans la clarté Sois l’ardent tremblement des saules, Belle fille dans la clarté, Belle colombe de l’été. Quand je te...
Le grand cerisier, dont les hautes branches Sont rouges de fruits, est dans un verger Sans grille et sans mur : vous pouvez juger S'il est visité, surtout les dimanches. Les filles du bourg, droites sur les hanches, Tirent les rameaux sans les ménager,...
Qui sommes-nous, quand nous avons égaré nos derniers mots du dimanche, quand il ne nous reste plus une seule lueur dans la brume blafarde du matin ? On sait, la ville ne donne pas de blé, pas de cuir, aucun courage accroché à la ceinture. Que de petits...
L'oiseau de mai me lance un cri bref, aussi pur que l'herbe des poulains au bord des eaux naïves. Car l'âme habite au paysage de l'enfance et ne peut le quitter sans vieillir. Qu'ai-je fait ? Où est ma paix ? Où sont les matins d'excellence, l'enfant...
L'arbre féminin Porte une frondaison de fenêtres Où le pied entre en espion Et d'où la main sort brûlée. L'arbre féminin et l'alchimie Des vasistas liquides Bougeant comme un reflet. Des scènes y sont jouées, évanescentes : Il s'agit d'un parfum, un poing...
Voici le grand arbre de brouillard vert. Des échafaudages abandonnés l'environnent sous le pentagramme de l'étoile là où se perdent les chevaux sauvages et se perdent les migrations d'oiseaux et de papillons. Voici la ville ensevelie dans la lumière comme...
Les feuilles ne sont pas les pensées ou les paroles des arbres (pas plus qu'en vérité elles n'en sont les feuilles) mais de par leur disposition sur les branches au-dessus des têtes contre le ciel haute et favorable à toute occasion elles sont pour chacun...
À Manolo Ayuso I Vieux oliviers assoiffés, sous le clair soleil du jour, oliviers poussiéreux de la campagne d'Andalousie ! La campagne andalouse, peignée par le soleil caniculaire, de colline en colline rayée d'oliviers et d'oliviers ! Les terres ensoleillées,...
Les amandaies où je me rendais, enfant, nus-pieds, ne sont plus : poussé par le vent chaud de la mer, le feu les a emportées. Les troncs calcinés font encore entendre de sinistres craquements ̶ où nichait l'invisible chant des cigales. Terre cruelle,...
Ploc, ploc, ploc ! Dans notre grand silence, Dans l'éternel silence, La justice s'avance, On entendra nos pas Et Dieu les comprendra... Plan, plan, plan ! Nous n'avons pas parlé Lorsque la terre est née, Il a fallu nous taire Et vivre sous la terre Et...
Des poètes...
À ce jour,
Sylvie Gaté