Dague au poignet Pour dépouiller la fille De ses feuilles, dans l'arbre : Saisir l'écorce avant la peau. Son feu s'accorde avec le sang Au relent de résine Sous la lame. Le c œ ur mutilé du bois sèche. (Nouvelle version d'un poème paru dans Errances,...
Par une fenêtre qu'on avait oublié de fermer, la maison s'était remplie de feuilles mortes. Bray-lès-Mareuil. La rouille des étés mourants ronge la peau des belles trop aimées de frêles amants et trop amantes frêles connaissez-vous une saison qui dure...
Pâle hêtre et pin bleu, plantés sur la même motte, branche à branche, ne pouvez-vous endurer la longueur de vos jours ! Quand les pluies glissent et bondissent, pourquoi souiller la douce camaraderie et laisser tomber sur le rameau voisin la goutte qui...
Élégie Sur ce palmier qui te balance, Dors, tendre fruit de mon amour ; Mes bras, quelques instants, ont porté ton enfance, Ce fragile palmier te soutient à son tour ; Ainsi me berçait l’espérance. Dors en paix sur ce frêle appui. Si le vent vient gémir...
Les enfants se figurent la mort comme une accumulation d'ombres entre les arbres : une cachette pour tout ce que les adultes ne peuvent nommer. Pourtant, ils se pressent pour ne pas manquer le rendez-vous au fond des bois, au point de rencontre des lignes...
Ah ! si la parole était un art mécanique, une institution arbitraire, comme l'ont avancé Hobbes et avant lui Gorgias et les sophistes de son école, aurait-elle, je le demande, ces racines profondes, qui, sortant d'une petite quantité de signes et se confondant...
Nous mettions à l'abri les paroles de l'arbre afin de préserver cet automne des mots dont la chute est nourrie de cadavres fertiles, quand la sève est puissante et le barrage net devant tous ces discours en forme de noyades. La vie, nous le savions, tasserait...
Rester, attendre... Remettre tout départ violent à demain. Malgré la fatigue et les coups, surveiller les arbres et les hommes. Que la surprise vienne d'un seringa croulant à la mi-juin sous le poids de ses fleurs ou du forgeron mon voisin qui certains...
Maigres feuilles de moi-même qui vous attardez aux branches à l'approche de l'hiver, Moi, arbre dénudé dans les champs, dans les rangs d'un verger, Vous mes gages minuscules esseulés — (finie la sève de mai ; morte la fleur de trèfle de juillet — finis...
Là où s'arrêtent les vieux de mon pays, souffle et jambes effondrés, s'arrête aussi l'arbre : il n'atteindra jamais le sommet de la montagne. Cela tient à l'inaccessible orgueil des cimes qui ne partagent l'accoudoir du ciel qu'avec la buse et le vent....
Départ d’Ekaterinbourg le mercredi 2 juin à 21h21, et, le lendemain, journée de train jusqu’à Novossibirsk, où l’arrivée est prévue à 18 heures. Je croyais que ce trajet serait ennuyeux, et comptais sur une journée de lecture, en piochant dans un des...
1 Les arbres droits Ils s'élèvent seuls et rudes dans le silence. Ils vivent dans le désir serein de leur rénovation, ils sont comme les cloches d'une douceur triste nues dans un ciel d'orage de douleurs. À l'automne ils vivent paisibles et confiants...
Les arbres avares en pleur (Souvent il pleut de manière Incompréhensible en automne Comme des giboulées de mars Entre deux éclaircies qui paraissent Incongrûment printanières) Regardent tomber leurs mains Noires ce dont ils n'étaient prodigues Que pour...
Peu importe qu'il soit calme ou bruyant, le marronnier. Le principal c'est qu'il m'ensevelisse longuement doucement dans ses bras à pâleur noire dans la nuit des horloges et qu'il m'attende pour l'inévitable rencontre avec l'hiver qui marche à ras de...
Un arbre solitaire sur la place. Un sol indifférent et sec. Les feuilles s'envolent Et les dernières feuilles Attendent la poussière grise. Pourtant c'est un arbre que la nuit Enveloppe, pourtant c'est un arbre Que la lune aime Baigner de son charme et...
Douces lueurs Prague aux étranges sculptures Prague aux forêts lointaines... Chant des grands sapins dans la forêt enneigée et sur l'autel de mousse, devant l'icône de la Vierge, des pèlerins ont allumé de petites veilleuses rouges... C'est un pays de...
Mon enfance aussi triste qu'un chant qui ne cesse et se perd dans la brume, la lumière ou la mer. Mon enfance triste claire comme un v œ u virginal de chasteté. Mes heures lointaines, mes heures perdues qui dans le lointain se font plus saintes encore....
Figuiers, figuiers mystérieux Faits de lourd argent lisse, Faits de doux argent immaculé dans l'air du Sud — Je dis immaculé, mais je veux dire opaque — Massif argent à chair lisse, lourd comme seuls le sont les membres de l'homme Avec l'éclat de la vie,...
Demain, peut-être, regarderai-je avec plus d'attention l'arbre qui dans la nuit poussa de lourdes ramures contre la muraille ; un vent trop agile fait que frémissent les vitres. Pas aujourd'hui ; je ne regarderai plus cela aujourd'hui ; sans doute ai-je...
Ce n'est pas l'eau ni le souffle de la saison C'est la voix de la feuille, de la branche que tu entends C'est le scintillement des étoiles dans l'eau Qui par instants dans l'obscurité étincelle. Su değil, mevsimin havâsı akan, Duyduğun yaprağın, dalın...
Alors, le héros pénétra dans la forêt. Il s'arrêta sous cet arbre aux pommes dont on parle dans les fables. Une colombe voulut se poser sur l'une de ses branches lorsqu'un vent furieux se leva en même temps qu'une méchante pluie. Il s'aperçut que les...
Boisé, bramé de cerfs, de toute part le monde presse le mot qui tarde sur tes lèvres embrasé d'un reste d'été Le monde emporte le mot et tu le suis, tu le suis, tu trébuches — tu sens ce vent auquel tu crus longtemps courber ton bras autour de la bruyère...
pour Eva, Pia, Florian, Julian et Manuel Aicher Regardez, maintenant vous allez prendre ces branches et leur rendre justice, les peindre, les laisser pendre, les étendre, y attirer des souris et tout ce qui vous revient : des mains calmes et tremblantes,...
Souvent, le vent tiède revenait. Il fouillait la forêt, s'enroulait au pied des arbres et ondulait sur leurs cimes. Alors, la forêt frémissait de plaisir et haletait doucement. C'était le temps des amours. Tous les ennemis mortels de la création se retrouvaient...
L'arbre dont j'aimais le feuillage Est mort à la fin de l'été, Je n'en connaîtrai pas l'ombrage Et ne l'entendrai plus chanter. Le vent oubliant ses caresses Soufflera sans faire de bruit, L'oiseau fidèle à ses promesses N'y pourra plus faire son nid....
Des poètes...
À ce jour,
Sylvie Gaté