Un visage naissait du vert. Était-ce bien du vert ? Dans l'épaisseur ouatée de la pâte, quelques larmes bleuissantes pouvaient en faire douter. Un visage naissait du vert, s'arrangeant avec du bleu, en raison de la vulnérabilité des apparences. Les pinceaux...
Jean-François Marc Petit étang (format 150 X 150) Les arbres ne souffrent plus Des maux de la terre De la racine de leur courage Leurs tourments élevés aux cimes Ont pris le goût de vivre leur poème Sans cesse renouvelé Ils mettent le prix qu'il faut...
Une forêt fort peureuse panique à la vue du soir tout l'angoisse les cris des chouettes le regard de la lune son sourcil reflété par le lac Le frêne craintif s'emmitoufle dans son écorce et retient sa respiration jusqu'au matin le sapin essuie sa sueur...
Prendre langue et racine en l'humus de parole et croître Gravir l'échelle du sous-bois entre lichens et vesses de loup Puis la promesse des frondaisons des hauts feuillages où l'arbre épais fraternise avec le ciel de lit du dehors et noue son espace intérieur...
Pierre Alechinsky - Yves Bonnefoy Peinture murale et poème 40 rue Descartes, Paris, 5ème arrondissement Passant, regarde ce grand arbre et à travers lui il peut suffire. Car même déchiré, soufflé, l'arbre des rues, c'est toute la nature, tout le ciel,...
Squelette fibrillaire des arbres On dirait qu'ils saignent en effet il y a des drapeaux pas loin Une charrette comme une caisse comme un cercueil est traînée par un cheval maigre tirant tirant allongé dans l'en avant jusqu'à y choir presque quelques formes...
Invite un oiseau sur ta page fais-le suivre de son ombre d'un arbre et de quelques feuilles mortes Demande au vent assis dans la marge de souffler entre les lignes de droite à gauche de gauche à droite qu'il entraîne dans une folle sarabande voyelles...
Il y avait autrefois de l'affection, de tendres sentiments, C'est devenu du bois. Il y avait une grande politesse de paroles, C'est du bois maintenant, des ramilles, du feuillage. Il y avait de jolis habits autour d'un cœur d'amoureuse Ou d'amoureux,...
Voyez cet arbre gris. Le ciel a pénétré par ses fibres jusque dans le sol — il ne reste qu'un nuage ridé quand la terre a fini de boire. L'espace dérobé se tord dans les tresses des racines, s'entortille en verdure. — De courts instants de liberté viennent...
Si tu remontes loin vers l'intérieur Ramène-moi une fleur de frangipanier Si jamais tu meurs le premier Attends-moi à la porte des Cieux Kalau tuan mudik ke hulu Carikan say bunga kemboja Kalau tuan mati dahulu Nantikan saya di pintu syurga Pantouns malais...
Rêve mon enfant, rêve mon bébé d'un rosier et d'un abricotier... Rêve d'un roi et de sa reine qui sous les arbres se promènent. Le roi offre une rose à sa bien-aimée qui, elle, la fixe à son décolleté. Puis la reine se hisse sur la pointe des pieds pour...
Il s'agit de grimper sur le sycomore pour voir le Seigneur s'il vient à passer Hélas, je ne suis pas plante grimpante, oiseau grimpeur : même dressé sur la pointe des pieds, je ne l'ai pas vu. Eugenio Montale Poèmes choisis 1916- 1980 Gallimard, 1991...
Arbre qui brilles dans la nuit, brûlant du feu d'un songe et d'un cœur intérieur ardent qui vit et meurt, écriture tracée d'une métamorphose ancienne et d'une énigme irrésolue, mémoire de silence, abrite-moi ! Je suis venu vers toi riche de ma parole,...
J'ai dévalé la fosse d'angoisse. En plein brouillard. Je n'ai pas trouvé la mort. Mais depuis longtemps déjà, le cortège des couleurs a déserté ma vue, ma mémoire et mon rêve. Peut-être que nul village ne m'attend. Je n'en poursuis pas moins ma route....
sous de blanches rafales l'hiver étale sa chemise taches de sang rouge cerise neige cribblée de balles dans les vergers de Chamchamal mains capturées de sueurs et de rides les hommes se jettent des cris d'œil écrasé les femmes épient les montagnes arides...
Voilà ce chêne solitaire Dont le rocher s'est couronné, Parlez à ce tronc séculaire, Demandez comment il est né. Un gland tombe de l'arbre et roule sur la terre ; L'aigle à la serre vide, en quittant les vallons, S'en saisit en jouant et l'emporte à son...
Dans la forêt les ombres se couchent Séculaire là-haut la lumière avance Versant des deniers de silence aux églises Et dans les herbacées des rêves Glisse la mémoire, son pas de solitude Les arbres dépassent dans les ombres Les troncs tels des châteaux...
Nous enlaçons un figuier et un tilleul, un marronnier et un buis, un ormeau et un palmier, la bougainvillée et le pommier, un hêtre et un chêne et nous les relions en spirale. La huppe turban d'un coup d'aile sec, noir et blanc, peut la dissiper quand,...
Le poète attendit, et bientôt : « Puisqu'il se tait, me dit-il, profite du moment, parle et demande ce qu'il te plaît de savoir. » Et moi à lui : « Toi-même interroge-le sur les choses que j'aurais à demander : quant à moi, je ne pourrais, tant la pitié...
Dans le jour des prairies un enfant vole sa première pomme, cueille naïvement l'interdit dans ses mains. La liberté l'envahit, il court la regarder, la polir dans le haut d'un arbre, à l'abri. L'arbre, c'est un frêne chaud, (de ceux qui font le roux des...
Sachez que la Création ne nous appartient pas, mais que nous sommes ses enfants. Gardez-vous de toute arrogance car les arbres et toutes les créatures sont également enfants de la Création. Vivez avec légèreté sans jamais outrager l’eau, le souffle ou...
Mes bras vous entourent, et je m'appuie Sur vous, quand l'alouette chante Dans l'air, et passent des taches d'or Et des ombres vertes sur votre écorce. Une saison viendra où vous tendrez Des planches noires pour me couvrir : Au mont Jérôme je dormirai,...
Clou d'étoile piqué dans le cadastre de la plaine, à proximité du bourg, au point où se croisent les arrivées et les départs ; Unijambiste équilibré, depuis combien de siècles ? par le double balancier des racines et des branches ; Fontaine de jouvence...
Saint, saint, saint le Seigneur qu’adore la colline ! Derrière ces soleils, d’ici nous le voyons ; Quand le souffle embaumé de la nuit nous incline, Comme d’humbles roseaux sous sa main nous plions ! Mais pourquoi plions-nous ? C’est que nous le prions...
L’arbre était blanc, planté dans le champ non loin de sa maison, irradié par ce soleil vert, avec des étoiles de lumière au bout des branches. Heureux de le reconnaître, l’enfant le contemplait, il lui parut vieux et sans âge, si nu dans le crépuscule...
Des poètes...
À ce jour,
Sylvie Gaté