Du bois de pins telle est la loi : Harpes et violes se tutoient. Noueux et nus les troncs des arbres, Mais grandissent violes et harpes Comme si Eole, voulant faire une harpe, avait pourtant Tout lâché − plaignant les racines, Plaignant les troncs, ses propres forces ; Et en brunissant, dans l'écorce, Harpe ou viole vibre en sourdine.
16-18 décembre 1936 |
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Ossip Mandelstam
Les Cahiers de Voronej
(1935-1937)
Traduit du russe par Henri Abril
Circé, 1999