écrire au quotidien quand la brume s'élève de la mer scintille sur les prés ravaude les champs les sillons les graines le moût d'un raisin mûri pour l'ivresse tandis qu'elle court sur la flèche des arbres perlée de plumes d'ailes de duvet et que l'oiseau...
Tardivement Un à un Ils se sont réunis Ceux qui allaient partir Sont partis pour la plupart Un à un Ils se sont réunis Je vivrai avec eux Avec eux En chuchotant Je deviendrai la forêt Non seulement les conifères mais aussi les arbres aux larges feuilles...
Je parlerai du vert,Du vert volant des arbres ;Je parlerai des veines vertesDes jeunes filles sous les arbres ;Je parlerai du ventEt du vert émeraudeDes lisières de l’aube.Je parlerai du vert que j’aime,Du vert ardentDes baisers scellés dans les champs,Du...
Il y a trois visions dont on ne se rassasie jamais — comme du pain pour les yeux — , qui au contraire nous soulagent indéfiniment : la vue d'un ressac, du frémissement d'un feu, d'un feuillage d'arbre ridé par la brise. Les trois montrent le monde comme...
Ce n'était qu'un tout petit bois, Un tout petit bois de bouleaux Où ne vivaient, fort à l'étroit, Que trois ou quatre lapereaux. Mais il avait autour de lui Tant de soleil et tant de brise Qu'il tremblait comme une bougie Dans la tiédeur bleue d'une église....
La nuit au bord de la mer. La nuit, la lune, les étoiles. C'est la mer et les arbres. La nuit l'on voit, l'on ne voit pas. Dans les arbres, le vent violent souffle, les branches battent dans le vent et les arbres se penchent. Les feuilles tombent dans...
Dans la peupleraie à portée de sanglotde Fuente Vaquerosquel est l’oiseau qui porte ta voixFedericojusqu’à la blancheur de la sierra là-basquelle est la feuille d’orqui bruit de ton génie Quel est ce pleur quel est ce rire que nous propageonsparmi les...
Le cerisier de la maison est mort, celui que nous regardions depuis la fenêtre quand il était en fleur, tu te souviens ? Si fragile face à la mer immense. Le cerisier est un arbre délicat. C'est ce que me disait mon oncle, tu sais, celui qui nous montrait...
Existe-t-elle la matière avant de recevoir à profusion la vie, de la racine à l’écorce la voix se met à trembler dans les veines et le noyau s’éclate aux lisières des feuilles animées d’impulsions primitives, de rythmes ordonnés aux forces maternelles,...
Tu écartes dans tous les sens tes branches, Soleil du soir, cerisier en fleurs. Voici de mars en nous que déferlent Embruns d'amour inconnus sur les dunes. Ici ne furent semés qu'hommes bleus Qui, soudain, poussent jusqu'au ciel. Ici les vergers ne peuvent...
Arbres Vous êtes les fleuves du ciel Vos feuilles sont des vallées Vos brindilles des ruisseaux Les nœuds de vos branches des confluents de rivière Vos troncs majestueux se jettent dans la terre. Arbres Chaque hiver fait de vous l'espoir des vies qui...
Défloraison des cerisiers. La joie nous prend la gorge avec un goût ancien. Les oboles blanches des arbres en ont fini avec la vie c'est notre tour nous avons passé nos chemins dans l'écorce déjà, nous tenons à peine sur la fleur et si nous le savions...
Le soleil a abandonné les arbres de droite Pour aller entreprendre ceux d'en face. Toute affaire sérieuse remonte à l'enfance. De l'enfance elle redescend pour refleurir, Et c'est ainsi que la dame se met à rire Non pas de son rire de bourgeoise solennelle...
Les lampions marchent devantLa forêt vient derrièreAvec l'oiseau nidifiantAu centre nul des mystères. Mystères dont je trouve l'essenceDans la résine qui a couléQui dit larme chaude dit belle sentenceElle se ternit dans le godet. Si les pins nobles gardent...
J'aborde la dernière rive La sérénité retrouvée Aucun étonnement superflu Rien ne me surprend plus La vie est un beau royaume d'imprévus Ici des palmiers séculaires Là des eucalyptus qui rongent les sols Et des flamboyants qui rougeoient au loin Les arbres...
Dans mon cœur comme un rameau nu Demeure l'amour d'une absente. Malgré les printemps revenus Dans mon cœur comme un rameau nu Toi que j'aimais, jamais je n'eus Faut-il que seule je te sente Dans mon cœur comme un rameau nu ? (1936.) Lanza del Vasto Poètes...
L'arbre fendu par la parole porte le sceau de la foudre Une plaie de chaque côté du monde La cicatrice des résines apaise la tempête Village ultime pris à la sylve du langage Étouffé sous le chaume et le torchis Les noces de paille et de feu ceindront...
Que je vois l'arbre unique dans l'horreur splendide du désert. Homme, il faut que tu montes jusqu'au soleil : ce n'est pas le soleil qui peut descendre à toi. Que le corps de la solitude soit de sable infini et d'os qui chante dans la peau rousse des...
Jeunes filles pareilles à ces beaux arbres en fleurs, Sans feuilles qui les ombrent et sans fruits qui les ploient, Jamais ne connaîtrez cet insigne bonheur, D'être des femmes, un jour, et cette extrême joie, D'abriter tendrement, sous l'aile de vos branches,...
Un pin large, arrondi en une sombre masse Est comme une île dans l'eau vive de l'espace. Chaque branche étendue verte sur cet azur Y jette de longs caps et de sombres presqu'îles Et ses courbes rameaux captent d'un geste pur Dans leurs récifs menus des...
Olivier du pays quitté Donne-moi l'huile de la lampe Pour découvrir leurs erreurs grossières Palmier du rivage laissé Donne-moi le grand éventail Pour éloigner leurs sinistres figures Platane de la rue perdue Donne-moi la branche acrobate Pour châtier...
à Jacques Lacarrière L'arbre essaie de rejoindre le bruit de ses feuilles mais le vent va plus vite que les paroles d'arbre emportant leur bruissement bien loin de la forêt Vent coureur du ciel vent à perdre haleine entends-tu chuchoter le chêne enraciné...
je marche parmi les aulnes à la peau tachée de lichens, parmi les jambes des hêtres je salue les œillets tournant vers le ciel depuis des siècles l'indigo de leurs pétales sans jamais nous révéler leur secret je marche parmi les mains qui nous enveloppent...
Les hommes sont des arbres étranges Ils migrent eux aussi forcés ou volontaires Ils emportent leurs racines dans leur tête Leurs rêves sont de sèves savoureuses Ils déploient leur ramage dans des contrées qu'ils désirent plus sereines qu'ils croient plus...
À ma famille disparue Où qu'il soit, un saule est un saule... Que tu es beau dans le givre et la lumière, saule d'Alma-Ata. Mais si je t'oublie, maigre saule de la rue Rozbrat, puisse ma main se dessécher ! Où qu'elle soit, une montagne est une montagne......
Des poètes...
À ce jour,
Sylvie Gaté