La beauté des arbres tient à l'hiver. Dès la première chute des feuilles ils s'incarnent, s'appliquant à n'être plus une délicieuse surcharge comme en avril ; ils font corps avec le ciel qu'ils supportent et qui leur donne cette géographie lumineuse comme...
Si tu n'es pas pluie, mon amour, Sois arbre Fécond... Sois arbre. Et si tu n'es pas arbre, mon amour, Sois pierre Humide... Sois pierre. Et si tu n'es pas pierre, mon amour, Sois lune Dans le songe de l'aimée... Sois lune. Ainsi parla une femme À son...
Les arbres conservent vertes encor leurs cimes, mais du vert morne des frondaisons fanées. L'eau de la fontaine sur la pierre grossière, recouverte de rouille, glisse, silencieuse. Le vent entraîne des feuilles jaunes. Le vent du soir sur la terre dans...
L'univers est un corps qui exulte et désespère. Nous y sommes les grains de beauté sur une peau de violence et d'azur et la caresse des vents obscurs nous sème comme nous aimons la terre. Nous prononçons des mots de tempêtes qui exaltent la nuit, le silence...
Un chêne est à la fois porte et fenêtres, et s’assimile à une demeure — non des moindres : château peut-être, ou manoir, plus rustiquement parlant. La porte en est toujours close et il n’est pas facile d’en obtenir la clé ; les fenêtres s’ouvrent plus...
Un arbre Les mains jointes Fait sa prière Mais ce n'est pas L'arbre de la croix C'est un arbre Tout nu Tout pauvre Tout triste Un arbre Sans feuille Et sans oiseaux Un arbre qui Les mains jointes Fait sagement Sa prière d'arbre Arbre de brume Brume des...
où l'on ne parle pas, où l'on se tait même avec le pied comme si le pied fracturant une branche rompait d'un croisement, d'une croix l'adhésion au silence, trahissait la germination souterraine des souffles, la complicité des fougères et des bronches,...
1 En hiver L'arbre s'est retourné Ses racines mangent les oiseaux Et à ses pieds il y a des feuilles rouges et jaunes comme les joues du soleil. Puis la maladie des bourgeons irrite ses aisselles On raconte que cela va être encore une fois le printemps...
ce n'est pas de l'ombre qu'il y a entre les hêtres car les hêtres sont trop élevés leurs cimes trop proches du ciel pour exclure tout à fait la lumière de l'entourage mais à travers le tissu végétal qui recouvre très haut la convergence des troncs et...
Devant notre fenêtre poussent les bananiers. Leur ombre verte couvre la cour. Leurs feuilles se déplient et puis se replient comme pour cacher un sentiment secret. Triste, sur l'oreiller j'écoute la pluie caresser les feuilles. Vous n'entendez pas tomber...
Il a l'air de faire sombredans ce coin de forêt À peine une lueurentre les troncs impatientssemble nous y inviter Il n'y a pas de naturepas de vert, pas d'oiseauxjuste une peur terrible Qui grouille, qui s'infiltrequi dresse ses frontièreset veut nous...
Nous bâtissons nos maisons dans les branches pour mieux suivre l’oiseau à l’instant de partir Notre peau est de feuilles sous le vent notre œil une aile L’arbre est une échelle au soleil qui passe et nous aimons confier notre ombre à sa lumière Nous bâtissons...
Remous feuillus des coulants Ramée murmure au vent Galop stable sur l'air mouvant Bras en croix tête liquide Du haut en bas grappe égrappée branchue Tourbillons de soleil vert les yeux noyés Rame rayon d'onctueuse marée Corps désirable secret surpris...
Comme des mains blanches Au-dessus de l’eau, Deux fleurs font la planche Entre les roseaux. Un martin-pêcheur Choisit pour perchoir Un saule pleureur Qui devient plongeoir. Sous les nénuphars, Au fil des courants, Glissent des foulards De soie d’Orient....
Bras ballants, elle Sous les arbres dansa. Lui sous les arbres Pleura. La nuit se vida. Tempes blafardes alors, S'éclairèrent les fenêtres. C'est passé, dit-il. Plus rien. Une histoire. Sous les arbres Ça n'allait pas recommencer. L'enfant disait : Non,...
S'il n'était pas d'arbres à ma fenêtre Pour venir voir jusqu'au profond de moi Depuis longtemps, il aurait cessé d'être De cœur offert à ses brûlantes lois. Jules Supervielle Arbres, ô, ma raison, jambages verdissants Couchés au pâle azur d'un monde qui...
Je sais un bois de pins derrière des dunes Visité des vents de l'océan vert, L'océan y porte sa grise écume Mon cœur s'y tapit dans le sable clair. Abrités de tout, purifiés du monde, Le bois et la dune dansent au soleil, Et notre âme danse, fille vagabonde,...
J'ai retrouvé la forêt de mes ancêtres de mon enfance tout d'un coup comme ça il y avait la neige qui tombait douce fine folle qui fondait en me touchant j'errais d'une maison à l'autre cherchant en vain les arbres englouties les clairières où s'ébattre...
Oh ! les cimes des pins grincent en se heurtantEt l’on entend aussi se lamenter l’autanEt du fleuve prochain à grand’voix triomphalesLes elfes rire au vent ou corner aux rafalesAttys Attys Attys charmant et débrailléC’est ton nom qu’en la nuit les elfes...
donc l’arbre à pluie tomba violé en réunion par trois hommes portant des balaclavas montant de grands chevaux noirs tout huilés d’abord l’un debout sur une nacelle élévatrice en plastique orange et couverte de boue se balançant hardiment depuis le bout...
Un arbre est mort dans mon jardin Ramure pétrifiée Jaillissant vers le ciel Fantôme décharné Aux couleurs éteintes Les matins de printemps J'aimais de ma fenêtre Indiscret mais complice Observer le ballet Des mésanges novices Les pics avaient appris Avant...
Dans la cour de la forge y avait un grand prunier de Sainte-Catherine « Cette année il a bien donné elles vont se perdre venez les ramasser ! » y avait un grand noyer avec une balançoire « Venez les enfants venez vous y balancer ! » au bout du sentier...
J'ai vu le menuisier Tirer parti du bois. J'ai vu le menuisier Comparer plusieurs planches. J'ai vu le menuisier Caresser la plus belle. J'ai vu le menuisier Approcher le rabot. J'ai vu le menuisier Donner la juste forme. Tu chantais, menuisier, En assemblant...
Je voudrais, dit l’enfant, Lorsque l’été finit M’asseoir sous un arbre Recouvert de fruits d’or. Ils tomberont sur moi Des pieds jusqu’à la tête Et je m’endormirai Au milieu des trésors Comme un prince comblé Un soir de fête. Je voudrais au printemps,...
Flânant dans le verger nous mordîmes le fruit, L'épieu de l'ange aux pieds du voyageur céleste Tournoya comme un paon devant l'arbre de vie Et nous fûmes roués aux jantes du tonnerre. Embarqués étrangers dans les bacs du soleil, Traînés vers les bûchers...
Des poètes...
À ce jour,
Sylvie Gaté