Un arbre devant moi.
Frémissant, vivant comme la mer.
Contour déchiqueté.
Coulées de roches de ses branches noires.
Nuages le ceinturant de plages.
Le vent l'ondule comme des vagues et les crêtes
de ses feuilles renvoient la lumière-écume. Dans
les tempêtes passe le ressac des galets.
Debout comme un homme
Puissant comme la montagne
Vivant comme une bête
Sa sève circule avec mon sang
Squelette noir, symphonie du cuivre, odorante
fraîcheur verte, douce peau bourgeonnante, selon
les saisons.
Et son invisible chevelure souterraine accrochée
dans la terre.
Un monde là, devant moi, sculpture vivante.
Nous respirons ensemble.
Gabriel Cousin
Dérober le feu
le dé bleu