En ce monde tout n'est que vicissitudes hormis les pouvoirs du Seigneur. J'ai mis en terre une semence d'arbre, un noyau ; tombent les gouttes d'une pluie d'orage et le noyau s'entrouvre et germe. Poussent des feuilles et racines s'étendent. Tronc grandit...
Le vent agite le grand peuplier, d'un souffle En fait du vif-argent. Quelle claire balance S'est effondrée, laissant l'aiguille qui frissonne ? Au détriment de quels subtils équilibres ? Seamus Heaney L'étrange et le connu Trad. de l'anglais (Irlande)...
À Gilles Tremblay Quand le bleu en lui l’épure des vieux noyés, de la morte glace : le soleil jubile et s’y déploie en le chargeant de glyphes dans une onde bienveillante, une langue de cymbale feutrée par le duvet de mille tourterelles muettes. Trop...
Dans une solitude De chiffre un Avant que la naissance Ne fût née Déjà Elle filait Une soie de bronze Inquiète de durée Et de feuilles Malheureuse de racines Absente d'oiseau J'ai semé des arbres Je vis dans une cage De barreaux d'écorce Une gerbe de...
Nous aurons pour surdité la rivière Et nous n'entendrons plus d'affres et de corps Les passeurs du temps crier haut à la mort, Nous aurons pour fuite l'arbre lié de ciel. Nous prendrons la sente palmée de fougère Quand le baumier embaume à soleil ouvert,...
On dirait un cyprès, la rectitude sombre arrondie d'un fuseau, son corps d'amphore fine, le visage au-dessus, l'anse des cheveux noirs, l'arc parfait des sourcils comme si un peintre l'avait tracée d'un trait Barbarano, lac de Garde (Italie), 30 juillet...
Avec ses pieds guêtrés et sa tunique verte La légion des pins au silence chantant Laisse filtrer son sang par une entaille ouverte Qui coule en reflets d'or dans l'urne qui l'attend. De ses cadres serrés la route suit la ligne. Chaque arbre mince et droit,...
Le Café des Pins ouvre une fois l'an comme le mystère de la forêt proche. Le Café des Pins sert à boire le dernier dimanche d'août comme le sous-bois offre à voir un dernier dimanche mais de quel mois de quelle année ? Le Café des Pins débloque timidement...
Que les arbres soient !, dit l’homme, et voilàil y eut des arbres — arbres à pluie, amboines, flamboyants,casuarinas, arbres du voyageur et d’autres — jaillissant contrel’acier et le béton de la ville en pleine expansion.Même alors que de vraies tours...
Hauts et droits, toujours beaux, sans orgueil, front rêveur, Les minces peupliers exaltent ma ferveur. Dès que le jeune avril étoffe leurs ramures, À leur chuchotement s'accordent maints murmures : Chanson du vent, des nids, voix des eaux de l'étang,...
1 Une pousse de vert Oui ce serait le début d’une palabre sur les arbres, d’une parole autour de l’arbre ou à travers lui. Sans tourner autour du pot, on peut se demander quel sens donner à l’arbre. Vais-je donc remonter au déluge dans ce fameux jardin...
Au bois sacré l'os et la corne Médisent du temps, rient du vent Au bois sacré le désir informe Crie sous le gel du néant Ah ligote ma pensée et ma mémoire Attache au laurier ma voix nue Nie un ciel pur, empêche tout retour Tue l'avenir, efface l'avant...
Comme il est maintenant presque aveugle il sort peu ses déplacements limités au minimum — c’est ce qu’il te confiait naguère au téléphone — ces derniers jours la lumière est plus douce, il peut revoir un peu le monde et la fin de l’automne il dit je suis...
Le cerisier la nuit, échappe au regard et ce qui reste alors de la fleur et du fruit s'offre avec délice à ce merle trop humain, qui s'aventure, furtif, dans le verger du sommeil, là où l'obscur en nous attend, irréelle, la venue du matin. Guillaume Lebreton...
Walt Whitman l'a vu fleurir en Louisiane. Moi en Bohême — port identique de déesse ! Vastitude pareille toute emplie de bonheur, même joie dans ses rameaux sans nombre, le même élan des bras, des valvules, des bouches ! L'arbre de la vie — Je me découvre...
Comme des mains blanches Au-dessus de l’eau, Deux fleurs font la planche Entre les roseaux. Un martin-pêcheur Choisit pour perchoir Un saule pleureur Qui devient plongeoir. Sous les nénuphars, Au fil des courants, Glissent des foulards De soie d’Orient....
Nous bâtissons nos maisons dans les branches pour mieux suivre l’oiseau à l’instant de partir Notre peau est de feuilles sous le vent notre œil une aile L’arbre est une échelle au soleil qui passe et nous aimons confier notre ombre à sa lumière Nous bâtissons...
Un arbre Les mains jointes Fait sa prière Mais ce n'est pas L'arbre de la croix C'est un arbre Tout nu Tout pauvre Tout triste Un arbre Sans feuille Et sans oiseaux Un arbre qui Les mains jointes Fait sagement Sa prière d'arbre Arbre de brume Brume des...
1 En hiver L'arbre s'est retourné Ses racines mangent les oiseaux Et à ses pieds il y a des feuilles rouges et jaunes comme les joues du soleil. Puis la maladie des bourgeons irrite ses aisselles On raconte que cela va être encore une fois le printemps...
La beauté des arbres tient à l'hiver. Dès la première chute des feuilles ils s'incarnent, s'appliquant à n'être plus une délicieuse surcharge comme en avril ; ils font corps avec le ciel qu'ils supportent et qui leur donne cette géographie lumineuse comme...
Je connais un chêne où je restais souvent adossé le long de sa rude écorce je connais un chêne au bas de mon champ. J'aimais bien le chêne il me parlait souvent de choses vécues sous sa rude écorce j'aimais bien le chêne au bas de mon champ. Il est mort...
Un chêne est à la fois porte et fenêtres, et s’assimile à une demeure — non des moindres : château peut-être, ou manoir, plus rustiquement parlant. La porte en est toujours close et il n’est pas facile d’en obtenir la clé ; les fenêtres s’ouvrent plus...
Les arbres ce sont toujours eux qui m'ensorcellent Dans leurs racines je puise la force de mon chant Leur feuillage me murmure à l'oreille des histoires vertes Tout arbre est une prière qui conjure le ciel Verte la couleur de la grâce verte la couleur...
Emportées sur la feuille des arbres mes idées ramifiées s'éclairent C'est toujours venir et s'en aller Pendant que la terre me reçoit je veux être uniquement bleu clair peut-être du vert épais des feuilles ou de la même eau que les torrents Bleu clair...
Dans la lumière éclatante d'automne Nous partîmes le matin. La magnificence de l'automne Tonne dans le ciel lointain. Le matin qui fut toute la journée, Toute la journée d'argent pur, Et l'air de l'or jusqu'à l'heure où Dionée Montre sa corne dans l'azur....
Des poètes...
À ce jour,
Sylvie Gaté