Plaine hongroise — son souci, un mont ; son église, un pieu ; son sol, un lait caillé profond, où tanguent des grès anguleux. Le Hongrois — sa guenille, un drapeau ; son repas, le ravier : nous, nation cueilleuse de mauvaises herbes, la mort nous vient...
On a sélectionné les arbres selon leurs facultés de perception. Certains sont plutôt mélomanes et se développent au mieux quand on leur fournit, par enregistrements ou musiciens en chair et en os, tels rythmes ou bouquets de fréquences. Mais les plus...
Mais des nuits d’automne Goûtons les douceurs ; Qu’aux aimables fleurs Succède Pomone. Le pâle couchant Brille encore à peine ; De Vénus, qu’il mène. L’astre va penchant ; La lune, emportée Vers d’autres climats, Ne montrera pas Sa face argentée. De ces...
Arbre nu, arbre sec, de quels secrets perdus es-tu le gardien vigilant, solitaire, figé dans tes branches sans âge ? Autour de toi les hommes s'interrogent. Étais-tu olivier, te souviens-tu d'avoir été figuier avant d'être cette carcasse qui fait peur...
Le saule monte haut pleureur au-dessus des pelouses du bord de la Sarre. Son tronc, qui grimpe en vrille vers le ciel, toise ceux des platanes nains soulignant le cours de la rivière. Dans ses feuilles qui descendent en cascade se mélangent les rumeurs...
ramassage on est là sous l'arbre voir clair, par tas externes le tri, des doigts le tapis tendre brousse, pommes, la main prend appui, bord de seau, 10 mètres de tour, terroir infime une variété, suc, langue âpre, Anne-Yvonne passe, soleil le vent fit...
Une signature abstraite au bas de la vie c'est toute la dérision dont nous sommes capables. La mer au loin, comme un souvenir embelli, éparpille son troupeau de feintes où bat l'extase enfantine. Le roc s'ouvre, les fumées, les nuages montent sous le...
Leurs longs doigts effilés Pendent, négligemment, de leurs mains fatiguées, Comme des chapelets aux perles d'émeraudes, Ou des boucles d'oreilles aux douces teintes chaudes. Leurs fûts sveltes, galbés dans de lisses gants verts, Parfois, nous laissent...
SIMON Pour moi, je ne me suis inquiété d'aucun homme, Jeune ou vieux, ce qu'il contient au-dedans de lui -même. Mais un arbre a été mon père et mon précepteur. Car parfois, enfant, il arrivait que les accès d'une humeur noire et amère Me rendaient toute...
I Chaque fois que je vous retrouve à ma fenêtre, Arbres parisiens, nourris d’un sol impur, Je vous salue avec tout l’élan de mon être, Vous qui parlez d’espace et de joie et d’azur À ce cœur, comme vous, nostalgique et champêtre, Et que la ville noire...
Prenant courage de toutes ses racines qui aspirent sucs et minéraux en suspens dans la nappe phréatique entre humus et graviers martèlement il cherche à se visser parmi les brumes encore tout engourdies de rhumatismes neigeux entre les fantômes des rocs...
La forêt centenaire pénètre dans la ville, mais la forêt est dans la mer. Il y a des flèches dans l'air et des guerriers qui vont perdus dans les branches de corail. Sur les maisons neuves remue un bois de chênes et le ciel a d'énormes courbes de cristal....
à Rolland de Renéville. Si je dis Feu mon corps est entouré de flammes Je dis Eau l'Océan vient mourir à mes pieds Vaisseau vide immergé dans un cristal solide Creuse momie aux glaces prises et je dis Air Terre et le naufragé prend racine et s'endort...
Claude Brugeilles Dires de ma cabane 2007
Ici dans le Montana se dresse un arbre solitaire près de la clôture, un peu comme un arbre dans les Sandhills du Nebraska, à des kilomètres d'ici. Quand je traverse cette pâture stérile semée de cailloux et de trous d'écureuils, de blaireaux, de coyottes...
La fraîcheur vive du boulevard pourri d'automne. Les larges feuilles des platanes dégringolent. C'est un écroulement imprévu et bizarre dans la lumière croisée des lampes en arc. Il tombe une petite pluie menue, serrée que le vent incline parfois sur...
La racine de l’Odyssée, c’est un olivier. Cet olivier, Homère, j’en suis sûr, l’a rencontré dans un de ses voyages, et pourquoi pas à Ithaque même ? Quel bel arbre ! Aussi fier, aussi pur, aussi radieux, j’allais dire presque aussi saint, dans la force...
Moi aussi, survivant peut-être en arbre. Je regarde mes mains, les veines à suivre, les marées basses et le bleu moiré des flaques d'huile, le printemps, les rebelles, les racines à la base des doigts. Y aura-t-il un choix ? l'olivier pour faire les massues...
Laisse-moi boire ta sève ; laisse-moi te voler tes vertus. Je t'offre un cœur solide où planter tes racines ; je t'offre une chair saine où continuer ta vie. Je te porterai en moi droit et fier comme un défi. Laisse-moi boire ta sève. Mes mains d'enfant...
J'ai planté des arbres qui ont porté des fruits Les pluies sont venues à temps l'hiver n'a pas été rude le soleil a chauffé mes champs Cependant ce n'est pas un concours de circonstances qui me fera croire Ce seront plutôt le désordre l'incohérence l'inachevé...
nous partions en forêt avec nos sacs et notre vie ouverte sur des horizons indistincts et souvent le feuillage des arbres les prairies giflées de vent semblaient sourire aux inventions de notre rêverie j'ai passé des journées entières regardant au loin...
Nabile Farès
À Michel Puy. Les tilleuls, les lilas d’Espagne et les sureaux, Sous l’averse chaude d’avril, S’épanouissent. Quand le soleil brillera-t-il ? Ah ! quand chanteront les oiseaux ? L’herbe envahit le jardin tout entier. Le chat s’endort dans le grenier....
L'ombre des arbres sur la route. Mais où va la route ? Où allions-nous dans l'immobilité des jours pour que toute la nuit les constellations entendent tinter les cloches des vaches dans les pâtures ? Et cette fatigue au fond des greniers où l'horloge...
L'arbre-à-lait de Bernadette, c'est sa mère. L'enfant, comme un fruit entre deux branches suspendu, se gonfle de suc, tenue entre les bras. La bouche de la téteuse se prend au sein où les veines dessinent une voie lactée, et la sève aspirée s'épand dans...
Des poètes...
À ce jour,
Sylvie Gaté