Voilà ce chêne solitaire Dont le rocher s'est couronné, Parlez à ce tronc séculaire, Demandez comment il est né. Un gland tombe de l'arbre et roule sur la terre ; L'aigle à la serre vide, en quittant les vallons, S'en saisit en jouant et l'emporte à son...
Ne croyez l'arbre de bois : sous l'écorce, dans le feuillage l'ENCHANTEUR habite trois ! Que d'un arbre ôtiez le vitrage il a fable de poisson fable de dieu, fable d'orange — déterrant soudain le Son ! Immobile, non — il s'échange étant fait du sang d'oiseaux,...
La grande forêt de Rhuys, celle qui du temps de saint Gildas recouvrait entièrement la presqu'île, celle qui encore du temps des Ducs abritait des loups, des ours et des daims par centaines, la Sylve primitive est en train de mourir. Déjà le bois de Coët-Ar-Scoufle,...
I Dans la ville désertée il ne reste que les miséreux, quelques hommes sans lien mais forts de ce soleil, des voyageurs fous de voyages. Les grands trains s'étirent sur les rails, chaque compartiment est vide et on prend peur à y rester. C'est la feuille...
Au jardin des oliviers au jardin des olives je suis allé bien après Lui Il n'y avait que des arbres tordus sous un reste de branches Il n'y avait nulle trace de ses genoux sur les pierres Rien ne bruissait pas même un oiseau pas même un oiseau fuyard...
Les cyprès, hauts et élancés, qui de San Guido à Bolgheri vont en double file, bondirent à ma rencontre comme de jeunes géants en course et me regardèrent. Ils me reconnurent et : « Tu nous reviens donc, murmurèrent-ils, la tête inclinée vers moi. Pourquoi...
Les ormes sont les gardiens Des vieilles routes de France, Pour ces aïeux, ces doyens, Ayons quelque déférence. L'orage acharné contre eux Leur a fait bien des blessures : Ils ont des goitres nombreux, Des crevasses, des fissures ; Des broussailles à...
« Laissez-moi m'attacher à votre tronc robuste, Disait un jour la Vigne à l'Ormeau, son voisin, Sans vous, adieu ma tige, adieu mon doux raisin ! Je ne suis qu'un fragile arbuste Que les bœufs fouleront sous leurs sabots pesants, Et que viendra brouter...
J’ai des souvenirs de mon enfance, j’ai des images de lumière et de palmiers, et dans une gloire d’or, de clochers lointains avec des cigognes, de villes avec des rues sans femmes, sous un ciel indigo, de places désertes où poussent des orangers flamboyants...
Beaux arbres féminins au ventre d’aubier tiède Le miel de votre sève est rivière aurifère Qui nourrit de mots purs ce germe de poète Qu’un orage rupture un soir expulsera. C’est vous, arbres enceints aux seins d’écorce blanche Qui allez lui apprendre,...
Dans le jour des prairies un enfant vole sa première pomme, cueille naïvement l'interdit dans ses mains. La liberté l'envahit, il court la regarder, la polir dans le haut d'un arbre, à l'abri. L'arbre, c'est un frêne chaud, (de ceux qui font le roux des...
Arbres de toutes races, de toutes couleurs je vais partir. Arbres d'Afrique, d'Océanie, d'Amérique latine Arbres suppliciés, arbres morts j'embrasse vos écorces comme on embrasse des milliers de fils tués dans des guerres folles à la triste saison. André...
L'ombre du tilleul tourne dans la cour. La fontaine fait un bruit de tambour. Un oiseau s'envole du poirier ; le mur brûle ; sur le toit brun et rouge, la fumée d'un feu de bois bouge contre le ciel tellement bleu qu'il est obscur. On n'entend pas un...
L'hiver dans les bois, un méchant génie hurle dans le vent Et les fleurs pâlissent de frayeur, Cachées dans la mousse. Les feuilles des arbres sont arrachées Et ils restent dévêtus dans le froid. On entend le rire moqueur des roseaux Qui s'inclinent au...
Ce n'est qu'un petit arbre, en sa rondeur fragile, qui veut s'épanouir au cœur du firmament : pourtant c'est lui, soudain, qui s'est couvert de fleurs, on dirait dans le ciel un bouquet de comètes ! Ses griffes blanches et roses, ses languettes de flammes...
Ton tronc évidé abrite les abeilles, vieil olivier, qui te penches avec les quelques rameaux verts qui t'enveloppent encore, comme s'ils voulaient te parer pour la mort. Et les oiseaux, ivres de désir, en gazouillant se livrent, dans tes branches, à leurs...
Une cour étouffée, une cour enterrée entre les hauts bâtiments, le soleil ne la réchauffe jamais, le regard du soleil ne lui sourit pas ; de la boue partout et de la saleté et des mauvaises odeurs et de l'humidité. Dans des taudis ici et tout autour habitent...
Matin d'automne Au rendez-vous des arbres vénérables gardiens qui veillent en silence leur paradis perdu la brume s'est posée comme une bienfaitrice une mère aimante qui dévide son étole en cocon protecteur Le roux se mêle aux larmes s'égouttant de ces...
Les pins siamois, cet après-midi au bord du lac Aller plus haut dans leur majesté d'être encore plus haut comme de simples guetteurs Encore plus haut vers le bleu de ce ciel pour nous écrire la chanson d'espérance qui panse les blessures Ont-ils la mémoire...
Mimosa, c'est comme ça, me met le cœur en joie Dès la mi-février il explose en couleur Et en milliers de petits pompons parfumés. Acacia dealbata, c'est comme ça, nous vient de L'autre bout du monde, Australie et Tasmanie Mais depuis deux siècles il est...
Là où les châtaigniers exposent au vent des feuilles vertes et raides et des branches droites, où les pommiers se teintent de rose, où les oliviers aux feuilles d'azur penchent pleins de fruits ; où fleurissent des roses blanches, où des vignes au raisin...
— Petit pommier qui dans le précipice es chargé de pommes, j'ai envie de tes pommes, mais j'ai peur du précipice. — Si tu as peur du précipice, viens par le sentier que je te rassasie de baisers, que je te charge de pommes, les pommes seront pour ta mère,...
Cet arbre et son frémissement forêt sombre d'appels, de cris, mange le cœur obscur de la nuit. Vinaigre et lait, le ciel, la mer, la masse épaisse du firmament, tout conspire à ce tremblement, qui gîte au cœur épais de l'ombre. Un cœur qui crève, un astre...
Poésie : cahiers mensuels illustrés, 1928 Sur le coteau, là-bas où sont les tombes, Un beau palmier comme un panache vert Dresse sa tête, où le soir les colombes Viennent nicher et se mettre à couvert. Mais le matin elles quittent les branches ; Comme...
prenez garde aux arbres de novembre ils n'aiment que des oiseaux absents envoient des feuilles sans réponses qui engorgent les postes pourrissantes prenez garde au ciel de novembre qui conduit mieux la voix des ossuaires garde au gel qui ouvre la terre...
Des poètes...
À ce jour,
Sylvie Gaté