Le visage d'un ami ou un grand arbre ou parfois un petit avion sans roues... c'est ce que je dessinais avec mon urine jaune et chaude sur la terre de ce lointain verger où les bulldozers récoltent les arbres afin d'ériger un long mur sur la dernière traînée...
les arbres bilieux souffraient de la racine rageaient de ne pouvoir retenir les nuages dont ils voulaient faire une charpie pour se soulager de leurs esquilles enterrées il ne leur restait plus qu'à se fouetter follement jusqu'à l'épuisement serein de...
Des lambeaux errants de nuages, Une légère brume bleue. L'automne berçait la forêt Qui ne sommeillait pas encore. La forêt pleine de murmures, Pleine d'arômes attardés, D'ombres, de routes enlacées, Pleine de pas qui s'en allèrent. Des champignons aux...
Jaune-noir devant moi dans la neige luit un chemin qui se perd sous les arbres. C'est le soir, et lourd est l'air imbibé de couleurs. Les arbres sous lesquels je marche ont des branches comme des mains d'enfants ; elles implorent sans fin, si douces,...
Mais il est une racine en la profondeur Qui coule sa sève comme l'eau sur les limons Une parole, élargie à l'univers Façonne les visages, Murmure les secrets des espaces, Gémit la plainte des oiseaux de mer Par les temps de brume, souffre la douleur des...
Soudain du platane qu'on croyait sec et noué la feuille a surgi, et le voilà qui s'en vient tout ébouriffé de plusieurs saisons qui s'emmêlent, où les fruits desséchés pendent, pelotes vides, dans un réseau de brindilles œilletées de vert. Vertical, il...
Je ne sais toujours pas, pour sûr Le nom de ce petit arbre qu'on voit Planté sur les trottoirs de tant de rues, le tronc Rugueux façon d'un orme mais quand même avec des branches En écorce lisse qui s'en vont dans un feuillage Assez comme celui d'un frêne....
à la mémoire de Pierre Gabriel, Avant l'homme l'arbre ne savait pas qu'une carène de bateau qu'une poutre habitait son torse, que des meubles rêvaient en lui de vie facile, de beauté... Avant l'homme le silex ne soupçonnait pas que le feu l'habitait encore....
Respire Un arbre Mille oiseaux Chanteront dans ta poitrine Mille feuilles Palpiteront sous ta chemise Mille branches Te parleront d'un printemps à naître Un nid d'étoiles Se fichera Où ton cœur bat Et l'écorce des jours Te paraîtra plus légère. Joël Sadeler...
1 Dans la forêt des nombres j'avance les yeux bandés les bras étendus les mains tâtonnantes. Je bute sur les racines je glisse sur les décimales je m'égare dans les écarts. Les branches me griffent la peau les lacets me croquent en jambe les mouches bourdonnent...
Loin, dans les bois, j'ai coupé une branche noire, assoiffé j'ai porté son murmure à mes lèvres : était-ce donc la voix de la pluie qui pleurait, une cloche brisée ou un cœur mis en pièces ? Quelque chose qui de si loin m'est apparu, enfoui dans sa douleur,...
À l'austère fenêtre de l'Armée du Salut un figuier tend vers moi ses branches, mains qui cherchent ma main. Je sais la profondeur de ses racines. Je sais le frisson de sa verte ramure. Je sais la faveur de son fruit, la sève piquante et laiteuse qu'il...
Je me plaignais à l'arbre, Au mur de rondins, Et la confiance du bois M'était familière. Ensemble nous avons pleuré, Ensemble parlé, De nous expliquer par signes et Regards il nous a été donné. Dans une maison de brique et de pierre, Je n'aurais pas dit...
Douleur de l'été pur Maison légère Les prés regorgent de soleil Mais la vie est amère Pourtant un seul salut et nous voilà partis pour d'heureuses galères Douleur de l'été pur Maison légère • Je construis la maison que nul n'habitera Je construis la maison...
À Ukzenel Bucpapa Le jus qu'on va tirer des feuilles sera l'encre verte dont je me servirai pour décrire les oliviers sur le chemin vers la citadelle. Ici ils ne sont pas plantés comme des cartes de visite que Noé avait éparpillées après le déluge, c'est...
- Mais toi, arbre A la lisière de la nuit ? - J'écoute le récit de l'oiseau Perdu dans mon ombre sur la branche basse - Que dit l'oiseau devant la nuit Arbre vrai Quand son chant est leurre Pour l'errant trop facile à ta question ? - Je regarde le sommeil...
Au bois mon Maître est venu À bout de forces, rendu : Au bois mon Maître est allé, D'amour et honte accablé. Cependant les olives eurent des yeux pour Lui, Les menues feuilles grises eurent des bontés pour Lui, Et la ronce épineuse eut une pensée pour...
Le soir tandis que des cimes des arbres battant leurs ailes invisibles les bruissements s'échappent et vont se consumer au loin par le silence et par le feu — j'entends (et toujours cet oracle me parvient de ma lointaine enfance) l'arbre qu'un jour d'été...
Le rêve de ce monde-ci te sera aussi vrai Que le clignement des étoiles mortes Sous l'horizon se lève un arbre. En hiver Il reverdit Est-ce un arbre pour les oiseaux ? Pour le ralliement des générations ? Les eaux usées du souvenir se tracent un chemin...
Je suis tout à la tristesse de ma vie perdue dans les bois que le vent berce. Je suis tout à la détresse de ma vie sans but dans l'ombre des bois touffus. Mon bonheur est d'y frémir, je m'y sens perdu. Tout ajoute à ma tristesse. Je le dis, j'ai du plaisir...
Ça va se terminer. La douceur et la beauté s'approchent de nous et ça va se terminer. L'air est un cube transparent dont se devinent les arêtes brillantes. On marche dans une herbe encore vive. Dans l'odeur de terre, par moment survient une odeur de pommes....
A ce que dit Victor Hugo Les arbres du ravin réclament un pendu La poésie a bonne oreille Elle entend l'homme sous l'écorce Le bel homme au cœur du chêne Celui qui ne pourrit pas Et ne cède ni pardonne Le bel homme d'aujourd'hui Celui qui nous vengera...
Á André Dhôtel. La pinède m'ouvre la nef d'un nouveau monde, La pinède où vit la lumière seconde Quand la fougère pâle se couvre de rosée, L'été y devient une stupeur tamisée. Il est tamisé l'or que l'on filtre et transmue En l'épurant depuis le dôme...
«Selvas (...) (...) viene a ser mi voz Alma de vuestro silencio.» Lope de Vega Voici donc venir la consolation des arbres, l'odeur de l'ombre, l'épanouissement de la profondeur, l'ombre qui s'ouvre et se change en lumière, la lumière parfumée d'ombre,...
Où me suis-je égaré ? Lorsque bramait le silence... En mon corps, une cadence Cogne un rythme effaré. Toute verte barbe bringuebalante Pousse en ce haut lieu : vieillesse galante Que nul n'assouvit. Où me suis-je égaré ? Un vieux bois m'environne, Atone...
Des poètes...
À ce jour,
Sylvie Gaté