Librement, dans l'épaisseur de la terre, l'extase de l'arbre, de l'oiseau, de la fleur. Le chant devient l'oiseau qu'il désire. La fleur, le soleil même qu'elle efface. Tout chant, toute fleur, à volonté changera d'oiseau, de soleil.
Que nul ne se fige sur le roc ! mais que la fleur se fasse chant, le soleil, oiseau.
Si oui, espère !
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Il faudra pourtant bien la partager cette tendresse propre aux feuilles naissantes. Ce baiser chlorophyllé. Ce grand spasme de feu et d'eau.
L'instant du bourgeon, du fruit. L'aube de l'arbre.
A lire comme une fête, à vivre sans comprendre. Tout le corps fait nuit pour mieux absorber la verte lumière. Seul, en cette branche extrême, et pourtant l'autre. |
Maurice Bourg
Saisons qui portez tout
Librairie Saint-Germain-des Prés, 1975