Lumière, quand je viens sous l'arbre renaissant
avec mes seules pensées de songe, es-tu plus faible ou plus limpide,
ou bien ce rouge en toi qui saigne est-il le fruit
d'une louange téméraire ? À quels mots te dérobes-tu,
à quels mots te donnerais-tu si ma langue n'était pas celle
d'un peuple riche en morts, comblé de biens ?
Lumière qui consens et qui refuses, qui bruis sans fin dans l'ombre
de l'arbre dont je fus épris dans ma jeunesse, tu as gardé
le secret que je porte encore et que même lui ne connaîtra pas.
Jean-Yves Masson
Neuvains du sommeil et de la sagesse
Cheyne Éditeur, 2007