Vivant ici ou traversant
ce séjour, êtres d'un moment, il émeut
ce voyage de tous vers un arbre sans fin.
Instruments, travaux d'un jour sous le soleil : la mort nous donnera la
joie de pouvoir comprendre. Guerre parmi les feuilles,
expéditions, réunions de bavardage jaune,
feuilles sur le sol, ombres. Avec un sinistre fracas,
elle dicte ses
sentences, la saison qui consume.
La terre est guerroyante mais fonde l'injustice ;
cuisines et marchés renient tout au désir
et la sœur qui est morte est enviable seule.
Elle gagna butin prématuré, ses armes sont splendides
où le froid n'est
rien d'autre que lune.
Dans la maison du forgeron il y a cuillère de bois.
Contradiction et mort sont coutumes domestiques.
Mais les êtres s'en vont pleins d'énergie vers l'arbre
entre fêtes et bals, au milieu des excursions qui
feignent
quelque heureuse rencontre
pour celui qui est né et en place de l'arbre c'est le sel
des bap-
têmes qui chante les désolations.
Des êtres de combat descendent à la fraîche noirceur
du temps qui passe, les eaux rapidement se troublent
et la frondaison rit avec les morts épiques qui, à la cime de
l'arbre, enseignent leur morale au marchand
et au juste.
Rafael Soto Verges
Revue Poésie 1 n° 52
Le Cherche-Midi