Pommiers et cerisiers en fleur aident le village à planer dans la douce, la sale nuit de mai, gilet de sauvetage blanc, les pensées prennent le large.
Herbes et mauvaises herbes aux coups d'ailes silencieux, obstinés. La boîte aux lettres luit paisiblement, on ne peut revenir sur ce qui est écrit.
Un vent tiède frais traverse ma chemise et touche du doigt le cœur. Pommiers et cerisiers rient tout bas de Salomon, fleurissent dans mon tunnel. J'ai besoin d'eux, non pour oublier, mais pour me souvenir. |
Tomas Tranströmer
Œuvres complètes (1954-1996)
Traduit du suédois par Jacques Outin
Le castor astral, 1996