Vingt minutes après j’étais devant une minuscule maison rose, que l’on aurait appelé bastidon en Provence. Une eau vivante jaillissait d’un tuyau et chantait dans un lavoir (…) Je grimpai au premier. Je jetai un coup d’œil par les fenêtres. J’en eus le...
Il arrive parfois que l'arbre devienne un bâton. Bien tenu, il donnera de l'éclair... Il arrive aussi aux meubles de nos maisons de fleurir : leur bois est tellement imprégné de la mémoire du Printemps... La fenêtre bourgeonne, la commode précise qu'elle...
Les oliviers sans ombre qui poursuivent leur vie intérieure en plein vent ; les bijouteries de résine guillochées de cigales des pins parasols ; l'innocence de demi-vierge des amandiers ; la feuillaison, la floraison, la véraison, la procession des fruits...
Silencieux travail, l'arbre près du musée. Il rajeunit par de nouvelles branches, Il entretient des bêtes, fait circuler la sève à longs bras soutient son monde organiquement. Il passe entente avec une très vieille toile de Rembrandt, non loin de lui....
C'était devant une jardinerie, dans un passage souterrain Heureux de découvrir cette enseigne, j'ai ralenti mes pas et voyant un bel arbre, je me suis arrêté Était-ce dû à l'oxygène raréfié ? Il étaient blêmes, comme s'ils allaient confesser tous leurs...
Le 6 juillet 1983, songeant que l'été Avait déjà 15 jours Je cueillis une branche rousse au mélèze vert Pour me rappeler la date de notre vie et de notre mort Je ne regrettai ni ne pleurai : Ni ruines, ni inquiétude en mon cœur Simplement je cueillis...
Je pense beaucoup plus à toi Que la pensée jamais ne pense Le cœur s'est arrogé le cœur J'entends un arbre qui se plaint D'avoir du ciel en ses racines La chaleur souple de sa voix Bouge au tréfonds de mes moraines Je rampe, étonné, vers un jour Où je...
Dans nout' ouche y avait un c'risier Qui poussait, pousse que j' te pousse ! On les cueillait à pleins paniers Les c'ris's ! Ah ! comme all's étint douces !... J'en étions tant si ben ferlauds, Si fins ferlauds tous deux Nannette, Qu' jen laissions guér'...
Premier chant Avec le souffle des champs avec le vent du soir avec l'éclair et l'orage, je heurte le monde des vivants. Je courbe la rage pour un temps je me tourne vers la terre j'aime la vie sauvage l'amour à l'heure du vertige, les pas traînants. Je...
roman d’anticipation arborescente (fragment) C’est la fête de la terre Au jardin des Hommes à Paris les jeunes plantes grimpent le long des grilles pour les voir C’est la fête de la terre Un grand cèdre savant apporte dans un chapeau de mousse un petit...
Ce poème commence en été, les branches du figuier qui effleurent la terre m'avaient invité à m'allonger dans son ombre. En elle je me réfugiais comme au creux d'un fleuve. Ma mère se fâchait : l'ombre du figuier est funeste, disait-elle. Je n'en croyais...
La Durance est dans la plaine comme une branche de figuier. Souple, en bois gris, elle est là, sur les prés et les labours, tressée autour des islettes blanches. Elle a cette odeur du figuier : l’odeur de lait amer et de verdure. Elle a tant emporté dans...
Cet homme portait son enfance sur son visage comme un bestiaire il aimait ses amis l’ortie et le lierre l’aimaient Cet homme avait la vérité enfoncée dans ses deux mains jointes et il saignait À la mère qui voulut enlever son couteau à la fille qui voulut...
Arbre mon aimantier qui prend le geste de l'homme et la forme de son salut Mon arbre qui devient la plus pure présence de l'homme dans son désert qui connaît le secret des gisements de l'âme les audaces du cœur calcaire et la vertu patiente du jaillissement...
Quand je serai parti je ne veux pas que le soleil se colore de sang je ne veux pas que meurent les arbres de Judée mais que le chant des louves veille sur les hommes seuls mais qu’on demande à ceux qui restent s’ils savent où la douceur s’est réfugiée...
Là plantée ni bronchante ni pensante ni rien. Et de la façon sûre des arbres et définitive en chêne. Comme rien comme personne ta vie. Mal mouchée dans des mouchoirs d'au revoir de rêve, soufflée d'un coup. Du vent, des clous. Valérie Rouzeau Pas revoir...
Le soir. Tous les arbres de l'Ouest sont en bataille contre le soleil et on les voit s'étirer, hausser leurs feuillages comme un bouclier et cacher la lumière. Un peu de jour suinte entre les feuilles comme si le bouclier était fait de mille peaux de...
En arrivant à la chênaie, Matelot s'arrêta pour chercher du pied le creux de la sente. Antonio entendit le bruit de la forêt. Ils avaient dépassé le quartier du silence et d'ici on entendait la nuit vivante de la forêt. Ça venait et ça touchait l'oreille...
En ce temps-là mon foyer était un jardin je suivais le seul feu de mes voisins arbres le goyavier imitait pour moi l'éléphant je voyageais sur son dos aussi loin que le permettait le manguier qui se méfiait des animaux trop amicaux l'oranger partageait...
À la cime des arbres le vent ne cesse pas le feuillage marmonne à croire qu'un ruisseau coule au-dessus de nous Le soir cette eau se tait et le temps un instant est suspendu La terre se réconcilie avec le ciel Au bord du fleuve de trèfle le grand lièvre...
Il y a du bleu — en levant les yeux La branche porte sa famille de feuilles La feuille tient d'une main la branche Son poids et sa légèreté s'accordent pour rythmer la danse Verte de couleur ici claire ombrée au revers Elle sourit à sa voisine plus légère...
Le saule survit, reverdit, Nous cachant la noire brûlure. Notre main le touche et maudit Celle du cantonnier qui jure La mort des arbres du chemin. Cet homme sévira demain. Seule ombre, celle du rapace Mettra sa croix sur un désert Et, me comprenant,...
Normandie herbagère, éclatante et mouillée, Mon esprit et mon sang, mon amour, mon pays, Nous voulons venir vivre un jour, doux et vieillis. Parmi tes prés, au fond d'une maison rayée, Et, possédant un clos planté de beaux pommiers, Quelques bêtes, des...
Le poème tient dans la main le temps d'un voyage à fleur de chair À la lisière d'un bruit fragile dont l'envie dure Au remous des sables galants quand la mer se retrousse pour arranger l'étoile… Avec ses trous d'oiseaux c'est la maison du printemps Avec...
sources du dimanche promesses d'été pétales de thé pleurez dans les branches nous avons été fillettes sans manches cueillir la pervenche couleur de léthé nos bras sont restés nus et nos mains blanches et pures nos hanches sous l'arbre enchanté Jean-Claude...
Des poètes...
À ce jour,
Sylvie Gaté