Debout au milieu des terres montagne pleine de nids d'oiseaux de nuages et de graines l'arbre respire l'éternité Les sillons viennent lui porter des nouvelles les doigts caressent son écorce sauvage et gravent l'amour le vent siffle sa chanson d'automne...
Ils marchaient sur des mousses épaisses et sur un humus gras qui craquait juste un peu sous le pied. Ça sentait le bois et l'eau. Des fois, une odeur de sève épaisse et sucrée passait et Antonio la sentait à sa droite puis à sa gauche, comme si l'odeur...
Inadapté dans le profond L'arbre C'est pour cela qu'il vit La pierre Il l'a mangée La mauvaise terre Il l'a percée jusqu'à transformation de sa colère Il entend sous ses feuilles admirer le calme Qu'il ne possède pas Sous ses feuilles Il se tait Son cœur...
Le grand arbre calme allait de soi Les oiseaux habitaient ses étages depuis les moineaux-friquets au premier jusqu’au couple de hulottes au sommet Les enfants y bâtissaient des maisons aériennes aussi cachées que celles du Robinson Suisse On ne pensait...
Le Haut Bout, 16 janvier 1990 Les arbres, les êtres humains, il ne suffit pas de les aimer. Il faudrait aussi savoir les aimer. Je ne le sais pas toujours. Les plantations, les semis, les sentiments ont besoin de soins. Quand je ne parviens pas à convaincre...
L'arbre le vieil arbre plein de branches serrées et blanchies est seul au milieu du champ Il sait la solitude la rigueur du grand vent les dents pointues de l'hiver et les petits drames sanglants près des racines L'arbre le vieil arbre n'a plus de nom...
Ronde à souhait et brune elle court dans le pré et joue à celui qui la rattrapera Elle rit toute belle et ronde et je me souviens des soirs d'avril où le ciel mélangeait encore l'orage et la neige où je l'ai vue petite fleur blanche tout aussi belle Michel...
L'arbre caressé dans l'après-midi de plume par le cœur des enfants Un chant doux filtre de l'écorce : il nomme un à un les oiseaux qui habitent les nids et celui qui a osé traverser l'arc-en-ciel La nuit reviendra avec le cri rauque de la tempête Michel...
Il n'y a pas de solitude ; jusqu'à nous viennent les feuilles, avec elles un peu de l'ombre où elles remuent ; par vagues selon le vent, qui nous effleurent, se retirent, se mêlent à nouveau à nos silences à l'attention qui accompagne nos travaux. Il...
et l'horizon craquelle un sentier se referme sur l'écorce des choses que rongent les vers et les fourmis il n'y a que ce qui casse et repousse autour de nous syllabes informes qu'assemble la lumière jusqu'à l'autre saison les forêts vacillent dans le...
L'arbre recueille en automne la dernière lumière dans son feuillage, l'auréole de roux et de blond s'élargit. C'est en elle qu'il flétrit, dans la lumière qu'il se décompose ; les feuilles sûrement se racornissent. On songe à des instants cruciaux de...
Le léger frémissement dehors des feuilles dans la nuit de l'autre côté du mur dans la chambre par la fenêtre ouverte et les volets rabattus à demi. Est-ce dans la tiédeur le figuier ? On dirait une présence tardive qui frôlerait en passant les murs, un...
L'arbre des âmes frissonnant Au souffle aveugle et qu'on redoute Au souffle dur d'un froid Néant, L'arbre maigre au bord de la route Des Pourquoi jamais résolus, Oh la si lente lente danse De feuilles — la chute au silence D'irréductibles Absolus, Pleurez...
La lumière au soir est un peu plus qu'elle même tandis qu'elle s'attarde en bas : sur le tronc, la palissade, la barrière en bois, elle prend appui ; comme il arrive au bout du clos qu'on le fasse aussi, la main pressant la planche, le regard loin, ou...
Chaque pierre porte son nom de solitude et de nuage et chaque arbre porte le ciel avec des bras chargés de fuite vers des novembres funambules, chaque pierre enfante sa route vers une éternité sans faille et chaque arbre lui fait escorte avec la tendresse...
Tout ce qui me reste des amis de Bolivie “Los Jairas” pour ne pas les nommer Ce sont de rares photos (la plupart sont perdues) Et quelques enregistrements où j’entends jouer des morts Parmi les cyprès dehors je marche et je joue ces mélodies Qui me rapprochent...
Sous les troncs durs des frênes nous étions attablés traquant en silence, impitoyables chasseurs (le cœur venait de s'arrêter) traquant par la pensée, en aveugles et sans main, tout ce qui n'est pas le véritable objet de notre amour. Tout le jour les...
D'une secrète flamme Je te sens parcouru Cyprès vermeil et dru Que revêt de sa trame, Artisan diligent, Une rousse araignée ! Et la toile est baignée D'un palpitant argent Où le beau temps s'irise. Cyprès aux flancs duquel, Quand s'attriste le ciel, Une...
La brume du large Gagne le plateau Et s'avance, Marée montante Sur le clos Penché de pommiers, Leurs branches En guirlandes noueuses Si lourdes Qu'elles rejoignent la terre, Des ombres centenaires En meules rubicondes Dans l'herbage solitaire, Et, comme...
C'est sur le plateau Au nord duquel est Valignat À bonne hauteur Pour aller vers la forêt Des Colettes et la Bosse C'est octobre Qui verse vers la Toussaint C'est encore Assis sur un banc De pierre tiède L'été indien Face aux coins des murs Du cimetière...
À Bernard Lazare. Les blonds hallebardiers gardent les âmes du vallon. — « Laissez-moi visiter les damoiselles, minces à l’infini, des donjons d’émeraude ! » ai-je dit aux blonds hallebardiers gardant les âmes du vallon. Afin de pavoiser d’amples refus...
Ainsi qu'on choisit une rose Dans les guirlandes de Sârons. Choisissez une vierge éclose Parmi les lis de vos vallons. LAMARTINE. XXII Si j’étais la feuille que roule L’aile tournoyante du vent, Qui flotte sur l’eau qui s’écoule, Et qu’on suit de l’œil...
Près du grand chêne centenaire Qui dans l'immense forêt vit, Ah ! Dieu, que l'homme sur la terre En s'agitant paraît petit ! À l'hiver, quand les feuilles mortes Jonchent le sol de la forêt, Les vents chantent des basses fortes, Et le concert est incomplet....
Par-delà tous les rêves Au-delà de l'espoir Que reste-t-il ? On se souvient de ces visages De ces peupliers le long des routes On regrette de n'avoir rien dit ou si peu Les mots se bousculent Avant de sortir un son étrange Un murmure infranchissable Le...
Quand la poussière de la route aura blanchi tes cheveux, quand les soleils de la saison auront altéré tes yeux, tu retrouveras en bouche et sur ta peau et dans ton cœur, le goût des arbres de l'enfance, le goût des arbres aux troncs soyeux. Paul Bergèse...
Des poètes...
À ce jour,
Sylvie Gaté