pargnées en cet instant heureux de fête
des premières bourrasques et des ombres du vent
sur le sol déjà dur, elles hésitent à danser
dans le ciel à la portée de leur lumière
et préfèrent tomber au voisinage de leurs ailes
en attendant la neige atteindre leurs reflets.
Le soleil bas caresse sans heurter
la fin du jour sur leurs tremblements rouges
et la douceur à peine convulsée des branches
dans le ravissement d'un automne à mourir.
Une main étrangère rayonne sur elles
bienveillante envers leur dernière splendeur
et prolonge le soir fébrile des fenêtres
parcimonieusement garnies d'une feuille éclairée...
Pierre-Bérenger Biscaye
Klee pour la poésie
Parcimonieusement garni de feuilles
Presses universitaires de Bordeaux, 1991