L'arbre porte la pluie aux lèvres du ciel. Il danse, rassure l'horizon, lui tient ses promesses de clairière. Quand un arbre meurt, la nuit s'effondre et nous prend à la gorge. Un vieil arbre est mieux qu'un livre. C'est l'eau vierge des sèves, une poitrine entre la mort et la cime. L'arbre ne bouge jamais pour dire je suis. Les cieux sont les oiseaux de son Éden. L'abîme s'agenouille aux pieds de l'arbre. Même l'orage est une fourmi dans son herbe. L'arbre est le vitrail du tremblement et de la présence. Une seule de ses feuilles est un astre. Un arbre manque et la lumière nous dévore. |
Dominique Sampiero
La ligne des arbres
15 poèmes pour la Méridienne Verte
2000