Que de forêts meurent en moi
d'un cœur mal gravé dans l'écorce...
L'oiseau en oublie jusqu'au nom
qui lui donnait raison de vivre !
Lorsque se perdent les racines
le nid n'est plus centre du Monde ;
le chant s'étouffe dans les tourbes
parmi les os de ceux qui tombent.
L'arbre sec dresse sa croix noire sur les collines
où je fus Celui qui déchiffrait les Oracles.
Seul,
un coq appelle le jour éclos dans l’œuf d'une aube claire...
Mais les tempêtes éternelles
closent les yeux-miroirs des sources
et les forêts tremblent en moi
en éparpillant des oiseaux
aux quatre coins de ma mémoire.
Jean-Yves Le Guen
Rimes et Regards
Association des Artistes Peintres,
Poètes et Écrivains Landais, 1984