Arbre
seul
dans la plaine
il aimerait tant
que les oiseaux nichent
dans sa solitude
il aimerait tant
retenir les pluies
l’impatience du vent
les palabres des saisons
il est seul
sur un pied
ibis inquiet
à attendre
le songe du monde
pourtant le soir
il porte
tout le feuillage de la nuit
et sa floraison d’étoiles
mais il préfère encore
sa solitude
à la cognée qui blesse l’air
là-bas
aux portes de l’hiver
Alain Le Beuze
Brasure
Apogée, 2009