Sombre, touffu, vert sombre, le feuillage
— Un ciel gris deviné au-dessus —,
On est comme enfoui dans les jupes de l'arbre,
Dans son sein maternel d'arbre mûr
Nul besoin de tropiques, d'îles, de Pacifique
La vigueur de l'arbre urbain
— Essence des plus banales
(comme chat de gouttière) :
Érable, tilleul ou simple marronnier
Ne le cède en rien aux plus exotiques
Par la profusion, le lustre, la moiteur
On s'y berce en pensée, on s'y fait un hamac
La pluie le fortifie
Pour un été possible il amasse de l'ombre,
Contre la sécheresse, force verdeur fraîcheur
Louise Herlin
Chemins de traverse
La Différence, 2002