Cyprès, tu es de la famille. Tu sais garder les secrets, peu de nids, mais la nudité habitable du portail qu'on ouvre vers toi.
Chaque matin comme un signet dans le jardin, il faut recommencer par toi, ton feuillage corsé, ton odeur de cierge noir, ta reine impassibilité.
Tu ne te tailles pas de ciel pour colorer les fruits de toi. Tu vis, ton ombre en toi, comme le fait un orphelin, cachée.
D'essentielles réponses ? Midi en donne à tous les ciels et pour autant la lumière n'avance pas. Pourquoi en soufflerais-tu ? Pourquoi ferais-tu semblant d'être de l'au-delà, d'envier notre poussière ? |
Marcel Migozzi
Revue Poésie 1
n°14, juin 1998
Le cherche midi éditeur