D'un arbre
Au plus haut de l’an,
L’air retient son souffle,
Seul se meut un nuage
Sur la frondaison.
Quand le feu s’enfouit,
Quand se tait l’oiseau,
Racines et feuilles
Sont à l’unisson.
Au plus haut de l’an,
L’arbre ailé s’oublie,
Proche est le lointain,
Durable l’instant.
Quand le feu s’enfouit,
Quand se tait l’oiseau,
Tout tend vers son libre
Ou vers son repos.
Le nuage en son erre,
L’an à son plus haut.
François Cheng
La vraie gloire est ici
Gallimard, 2015