À Michel Eckhard Elial
Comme l'instant brûlé dans la nuit enlisée
ton visage est mon double
nœud de grêle
Demain peut-être dans le geste incessant
en toute fragilité et sans relâche
tu bâtiras notre vertige
D'une fuite à l'autre j'unirai les fleuves
et attacherai ensemble les jours confondus
Équilibre immobile
Passé surgi dans l'homme d'argile
comme la paix élevée à la hauteur de ta vie
et puis rien
L'Orient est bourrasque
et siècle après siècle
le chemin vers le bonheur compte ses échecs
Demain je ferai comme l'arbre pour l'oiseau migrateur
et offrirai mon ombre au soldat déserteur
Demain j'arrêterai la guerre
quand tu recouvriras la mort
et ensemble, ami
nous déracinerons le silence des oliviers
Salah Al Hamdani
Le Balayeur du désert
Éditions Bruno Doucey, 2010