Tel un enfant, je suis assis au milieu du chemin,
Je construis une maison de terre
Des murailles entourant des murailles
Et dans un coin de ce fort
Loin du regard des gens,
Quelque part derrière un arbre,
Une cabane de brindilles vertes.
Dans l'univers des songes,
Loin des souffrances,
Je brûle au feu de mon amour
Jusqu'au nom de la séparation et de l'infidélité.
Je m'approche de toi, te réclame un baiser.
Et toi, avec un regard en coin,
Dans un sourire,
Tu m'appelles à toi.
Un groupe de trois ou quatre passants
Étrangers à l'univers de mes songes
Marchent sur la cabane de brindilles vertes
Et transforment en cimetière le paradis de mes rêves.
Ils s'en vont insouciants,
Et j'entends encore,
Le son de leurs rires joyeux.
Je reconstruis,
Comme étranger à moi-même,
Une maison de terre :
Des murailles entourant des murailles
Et dans un coin de ce fort
Loin du regard des gens,
Une cabane de brindilles vertes.
9/12/90
Abdolbâri Djahâni
En attendant l'aurore
Traduction par Nadjib Manalaï
Caractères, 2002