L'arbre, dans son propre corps
Est un arbre.
En son corps entier l'arbre devient un arbre.
En son corps entier, dépouillé à moins 13 degrés,
À moins 20 degrés sur terre
Le corps entier enfonce la racine et hisse la tête
Restant debout en arbre nu sans défense
Deux mains levées comme s'il était puni
Ah, avec le corps puni, se tenant debout avec une vie punie,
mais
Ce n'est pas ça, Ce n'est pas ça
Son âme entière se tourmente, à l'intérieur, à l'intérieur de
son corps, brûlant,
Résistant, refusant, de moins zéro degré
À plus de zéro degré, 5 degrés, 13 degrés sur terre.
Il va en poussant, monte en poussant plus fort.
Jusqu'à ce que tout son corps écrase
Jusqu'à tout écraser, il enfle
Crève, sortant sa langue chaude il fait sortir les bourgeons
Lentement, doucement, soudain ils deviennent les feuilles
vertes ;
Se cognant au ciel bleu d'avril,
L'arbre en son corps entier devient un arbre.
Ah ! Ah! enfin, finalement
L'arbre en fleurs, de tout son corps
Est un arbre en fleurs.
Hwang Ji-U
De l'Hiver-de-l'arbre au Printemps-de-l'arbre
Cent poèmes traduits du coréen par Kim Bona
William Blake & Co., 2006