Sous l'arbre nu des promesses d'errance
où l'ange ardent reviendra quelque jour,
un clair sommeil attend sa délivrance,
une saison splendide est de retour.
Fruits exaltés des temps de patience,
étonnez-vous de naître en ce séjour,
étonnez-vous que dans sa mûre absence
l'été tressaille en un reste de jour.
tonnez-vous, mes frères de souffrance,
quand vient la nuit pierreuse aux vastes cours :
l'automne naît qui vous promet naissance,
la terre dort et s'apprête au labour.
Calme venue aux ordres du silence
naissante nuit d'équinoxe aux atours
formés de vide où se tait l'espérance,
je te connais jusque dans tes détours.
Sous l'arbre seul des promesses d'errance
une ombre parle et je parle à mon tour.
Comme il est loin, le sommeil de l'enfance !
Et que de temps met à naître l'amour.
Jean-Yves Masson
Poèmes du festin céleste
L'Escampette, 2002