Vue de la plaine du Pô, par la fenêtre du train
Au premier plan
une ligne d’arbres, au-delà
la plaine, une brume de chaleur, un petit groupe
d’arbres, plus près un autre
et près de l’un et l’autre une maison,
au-delà la plaine, de la brume,
des arbres,
une maison — des maisons,
une tour, des arbres,
l’air — à l’infini.
Je ne l’ai pas vu comme cela auparavant :
la surface de la terre se prolonge infiniment,
il y a bien sûr des mers, des villes, des forêts tropicales,
des montagnes, des déserts
mais ensuite viennent encore les arbres et l’herbe et la brume,
les maisons des hommes
si bien qu’on peut penser que la plaine se prolonge infiniment
dans une béatitude vaporeuse, les hommes debout à leurs tâches quotidiennes,
paisibles dans leurs rêves et leurs amours
— dans leurs mains, ce qui chaque instant semble être
à portée de nos mains.
Lassi Nummi
Elämän puutarha
Le jardin de la vie
Traduction du finnois par Yves Avril
Éditions Paradigme, 2015
Läpinäkyvä maisema
Näkymä Po-joen laaksosta, junan ikkunasta
Etualalla
rivi puita, takanaan
tasanko, helleutua, puita
pieni ryhmä, lähellä toinen
ja kummankin luona talo
takanaan tasanko, utua,
puita,
talo — taloja,
torni, puita,
ilmaa — loputtomiin.
Näin en tätä ole ennen nähnyt :
maan pinta jatkuu loputtomiin,
on tietysti meriä, kaupunkeja, sademetsiä,
vuoria, aavikoita
mutta sitten taas tulevat puut ja ruoho ja usva,
ihmisten talot
niin että voi ajatella tasangon jatkuvan loputtomiin
onnellisessa autereessa, ihmiset pystypäin askareissaan,
levollisina unessaan ja rakkaudessaan
— käsissään se, mikä joka hetki näyttää olevan
käsiemme ulottuvilla.
Lassi Nummi