L'arbre recueille en automne
la dernière lumière dans son feuillage,
l'auréole de roux et de blond s'élargit.
C'est en elle qu'il flétrit,
dans la lumière qu'il se décompose ;
les feuilles sûrement se racornissent.
On songe à des instants cruciaux de nos vies :
une main qui se ferme sur une médaille,
un bijou, un objet donné en souvenir,
aux petits poings serrés de l'enfant nouveau-né
dans un geste poignant et inutile
comme lorsqu'on veut aussi retenir l'eau
dont la pureté entre les doigts irrésistiblement file.
Judith Chavanne
Un seul bruissement
suivi de Les aînés, ceux qui les suivent
Le bois d'Orion, 2009