Je suis entrée dans la forêt,
j'ai écouté.
Comme d'un siècle lointain
la langue de la pluie résonnait, la langue des flèches vertes.
J'ai voulu la comprendre
mais je ne le pouvais plus.
Je rencontrais des bouleaux blancs et morts
À mes pieds j'écrasais l'herbe mince comme les nerfs.
Je suis restée dans la forêt, j'ai écouté.
Sans cesse coulaient les arbres ; sans cesse au bout des branches
se balançaient les nœuds verts des potences.
Maria Banus
Horloge à Jaquemart
Traduit par Guillevic
Éditions Saint-Germain des Prés, 1987
În pădure
Am intrat în pădure, şi-am ascultat.
Ca dintr-un veac depărtat
suna limba ploii, limba săgeţilor verzi.
Am vrut s-o-nţeleg dar nu mai puteam.
Mesteceni subţiri şi albi şi morţi întâlneam.
Striveam în picioare iarbă subţire ca nervii.
Am stat în pădure şi-am ascultat.
Neîncetat picura, neîncetat
laţuri mlădioase şi verzi legănau spînzurătorile.
Maria Banus