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La souche d'un grand arbre coupé :
Un enfant nu y monte
Et pisse.
Les cernes de l'arbre forment un cadran solaire.
Les gouttes de pipi
Dessinent des cercles concentriques
Et visualisent la sonnerie de la lourde cloche.
La forêt du mont Kaya.
Alors que je souhaitais un arrière-plan
En harmonie avec cette montagne,
Toutes les feuilles sont tombées et la forêt aussi est entrée dans le Nirvana.
Comme si la mort était un spectacle, la foule arrive en masse pour
La cérémonie de l'incinération ; pour franchir légèrement
Le dernier instant de la mort, il passait toute sa vie
Assis dans une salle de Zen. Qu'il se sentira soulagé !
De son corps qui n'avait même pas besoin d'un enfant pour lui gratter le dos,
On recueille avec des baguettes quelques petites perles de reliques ;
De la cendre fouillée
La fumée comme les signes d'une réécriture, monte.
Toute sa vie il demeura dans l'ermitage Eunjin,
Ne laissant qu'un haillon accroché au mur, il est parti.
La fraîcheur de ce vide est pleine.
De l'arbre la cloche retentissait
Amplifiant le son pour une autre incinération, au-delà de la porte.
Hwang Ji-U
De l'Hiver-de-l'arbre au Printemps-de-l'arbre
Cent poèmes traduits du coréen par Kim Bona
William Blake & Co., 2006