Tu es dans la nef des grands bois.
Les feuilles froissées, les branches sonores,
décochent le silence.
Tu t'arrêtes parfois, attendant qu'il retombe.
Qu'il redescende des colonnes du ciel, du haut
versant des arbres.
Le silence a planté ici ses fûts, ses troncs
roides. Il habite ces lieux de citadelle.
Tu es entré, humble, entre ses murs. Tu fais
halte sous ses voûtes. Tu te recueilles en son
havre immense.
Antoine Boisseau
L'intime conviction
Cheminements, 2000