Vierge et libre forêt où vibrent les splendeurs
Du ciel sur les beautés éternelles de l'Arbre,
De gigantesques troncs, piliers de sombre marbre,
Supportent dans l'azur ta coupole de fleurs.
Loin des souffles impurs qui souillent dans les villes
Les floraisons des marronniers et des tilleuls,
Loin des coteaux pareils où les vergers utiles
S'alignent réguliers, nostalgiques et seuls,
Tu dresses dans des flots indomptés de lianes,
Sur le déferlement farouche des savanes,
Les mâts vertigineux de tes arbres de fer.
Et, dans l'embrasement des aurores sublimes,
Quand des vols d'oiseaux d'or s'échappent de tes cimes,
Ton hymne triomphal gronde comme la mer.
Daniel Thaly
Poèmes choisis
Casterman, 1976