Arbre, ma très inquiète demeure, d'aubier vêtu, je me charme à compter vos racines sans nombre ; un dieu vif y murmure et blanc y saigne.
Qu'une étoile grandisse vers la mer, je vous la dédierai ; qu'un feu me prodigue à mi-voix son conseil, c'est de vous que je lui répondrai ;
lié à vous, lourd et las de vous, qu'en moi se rencontrent les cris divers, les gestes secrets de animaux que je me plus à mettre au monde ;
entre tous la gerboise ; entre tous ceux-là qui me surent un jour reconnaître, la très douce, pure, tremblante et fine gerboise.
C'est pourquoi je parle de vous quelque mot qui me vienne aux lèvres ; et lorsque je dis Ariel, j'entends un cri d'oiseau vieux |
Roger Kowalski
Un sommeil différent
Traduction par Claude Michel Cluny
Le Différence, 1992