Ode que les hommes chantent sous les bois
Du tréfonds de la forêt
Ode qui enchante et emporte
Qui brûle les cœurs
Ode qui berce au passage de l’esprit
Qui récure le refrain de la vie
Ode fracassante du vent contre les palétuviers
Que les gens acquiescent
Ode des valides et des puissants
Qui crépite les tympans
Ode du tréfonds des cœurs doux
Quand convulsionnent les corps
Ode qui tressaille les iniques
Qui coupe le souffle aux lions
Ode du tréfonds de la forêt
Qui passe entre les feuillages
Ode qui converge à travers les arbres
Et des gens qui louent la nature
Ode que les hommes fredonnent dans les sentiers
Qui perce les rochers en promiscuité
Qui donne puissance et vigueur
Aux corps amorphes des piqûres de moustique
Ode de la passivité, ode du courage
Que les hommes tiennent à cœur
Ode qui retentit dans les ténèbres
Comme l’eau chantante d’un fleuve en crue
Ode du silence par une douce mélodie
Et de caresser le corps en perdition
Ode des hommes évoquant les dieux
Quand ils feraient leurs yeux.
Ode de la pureté, Ode des carnets roses
Dont l’histoire ouvre les pages de l’avenir
Ode qui plante la citrouille à la tombée des premières pluies
Du tréfonds de la société de Kyrielle de contradictions
Ode qui amuse les cœurs
De la rencontre de la Saga du Grand Bien
Ode qui divertit les touristes
Elle représente l’échine souple de la dérive
Ode du tonneau de Danaïdes
Ceux qui sont condamnés de remplir
Ode de la vertu et du maintien des mœurs
Pour des gens impudiques, sans séduction
Ode sans domaine précis, sans limites
Dont l’aventure n’évade pas la connaissance
Ode de la méfiance pour la nature des armes
Que la poésie a du vent en poupe
Ode de la vie mondaine, du sang et de l’ignition
Que la vie est belle et plurielle
Ode des hommes qui inventent la technologie
Dans les méandres de l’histoire, l’évolution de l’esprit
Ode des gens qui disent qu’ils sont hommes
Car ils sont culturels et naturels
Ode des gens pacifiques et clairvoyants
Que les racines de la détente enfoncent dans la glèbe
Ode des femmes aux poitrines nues des savanes et des forêts
Qui bondissent les seins chauffés par un désir qui dérange
Ode des aventuriers dont la société est une foudre
Pour jouer l’esprit du malin sur les baisers du soir
Du tréfonds des hommes, des pensées nostalgiques.
Michel Gayido
Du tréfonds de la forêt
L'Harmattan, 2015