Avant que la forêt ne glisse dans la nuit
Vois le frisson du vent qui vole sur la rive,
Confiant un secret à l'oreille attentive,
Un murmure de source où s'évade l'ennui.
Entends ce pas léger, un satyre s'enfuit
Quand la chouette hulule une note plaintive,
La biche au creux du bois, se redresse craintive ;
Regarde le ballet du feu follet qui luit.
La pénombre révèle une faune étrangère,
Au rythme ensorcelant d'une danse légère,
Les nymphes aux lutins s'enlacent tour à tour.
Quittant une fois l'An le chêne séculaire
Les dryades ce soir, vont couronner « l'amour »
Et la forêt magique, étrangement, s'éclaire !
Jacqueline de Nonville
Éphéméride
Éditions de la Revue Moderne, 1974
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Charles-Louis-François Quinart Renaud dans la forêt enchantée Musée des Beaux-Arts, Bordeaux |