Celui que j'ai revu
à l'aube est un mangeur
de racines :
tombé du nuage qui
transporte les rêves d'un
feuillage à l'autre il joue
au scribe de ce qui ne se
voit que quand on se penche
sous l'ordre des choses :
est-ce ainsi qu'on devient
le petit dieu du tronc
de l'arbre sur lequel sont
gravés les secrets :
oui le mangeur de racines
est un graveur de secrets
sur les troncs rêvés
des arbres.
Jean Portante
La réinvention de l'oubli
Le Castor Astral, 2010