Les pirogues serpentaient lestes sur les eaux sales éloignant scories et pourriture fleurs troncs viscères impulsés par la peur et par la force des bras. Plus haut ! Plus haut ! Dans les eux dansait l'aventure dans les mains crispées la terreur dans la...
À l'aube de l'indépendance tu existas. Toi, notre bel arbre, De qui es-tu l'invention ? De qui es-tu l'incarnation ? Parlerai-je de miracle ? Ce serait ironique ! Parlerai-je d'un big-bang ? Ce serait utopique ! Mais plutôt la marque de l'amour de Dieu....
L'arbre est féminin au grand dam de la langue française Elle arbore ses seins nus au grand dam des barbus musulmans de la dernière heure Elle est la source antique protégée par les cierges le scorpion et le damier du destin Le ciel en est ébloui et les...
Ébène ébènes que d'ébènes je suis l'ébène des chicottes et des matraques je suis l'ébène tête de turc des têtes d'état l'ébène des lendemains de fête nationale — serrons la ceinture — retroussons les manches l'ébène entassé dans les caves des navires...
Au Pr.Guido Batelli Heures mortes... Courbée aux pieds de la Colline La plaine est un brasier... où, torturés, Les arbres sanglants, révoltés, Mendient à Dieu la grâce d'une source. Et lorsque, avant midi, le soleil brode d'or Le genêt qui flamboie, sur...
Ce soir je pense à la légende de l'Oiseau de Feu — à son apparition des profondeurs à son chant libérateur — et tous parlent du jeune prince, du rêve des ennemis et de son salut — personne ne pense à l'arbre obscur où l'oiseau est apparu le premier soir...
Elle a terminé, elle a cacheté la lettre Enfin, qu'il méritait si joliment, De caractères venimeux et arrondis Par la haine. Et ainsi tout était pour le mieux. Mais même quand elle la tendit, en disant Au messager du malheur en casquette bleue : « En...
Fort de ses nobles fruits ronds et bleus dans les branches, il m'attire. Ne se plaint pas d'être ainsi au bord du champ avec ses présents au mois d'août, oui, aucune plainte ne me saisit ! Je ne lui envie pas les vents chargés de pluie et la visite des...
Aux terres sans noms et sans chiffres le vent d'autres domaines descendait, la pluie apportait des cordons célestes et le dieu des autels spongieux restituait les fleurs et les vies. Dans la fertilité le temps croissait Le jaracanda haussait une écume...
Nuit de quatre lunes et d'un seul arbre, avec une seule ombre et un seul oiseau. Je cherche sur ma peau les marques de tes lèvres. La source embrasse le vent Sans le toucher. Je porte ce Non que tu m'as laissé dans la paume de la main, comme un citron...
Je l'ai regardé, et j'ai vu derrière lui la montagne Et les pointes des cimes sur le ciel. Tout étonné il se mit en route. Comme les chats aux yeux verts, vagabonds, élancés Ainsi il s'en fut à travers le champ morne, J'ai éclaté d'un rire repentant....
Mai 1919 Les peupliers d'argent Qui s'inclinent sur l'eau Savent tout, mais ne parleront jamais. L'iris de la fontaine Ne crie pas sa tristesse. Tout est plus digne que l'Humanité! La science du silence face au ciel étoilé N'appartient qu'à la fleur et...
(extrait) III Qu'au loin m'appelle la voix des oiseaux fous et sauvages, Je resterai dans cette forêt de sapins. Quand le vent souffle Et bataille à travers la forêt, Je l'entends au loin, Fracas d'une mer perpétuelle. Quand la pluie tombe, J'observe...
Dans l'air j'ai tiré une flèche Qui tomba sur le sol, je ne sais où ; Elle vola si vite que la vue Ne put la suivre au vol. Puis dans l'air j'ai lancé un chant Qui tomba sur le sol, je ne sais où ; Mais qui donc a la vue assez perçante Pour suivre un...
Dans l'hiver de l'Iowa tous les arbres sont des amandiers jusqu'au lever du soleil qui fait fondre leurs pétales de neige Alors ils rêvent du printemps qui couvrira de fleurs leurs branches Ils oublient que derrière les collines se couche l'autre soleil...
L’automne a mis les bois en friche,Pleins d’ombre, de sommeil, de paix.Pic, écureuil ou bien chevêche,Rien ne réveille la forêt. Entré par les sentiers d’automne,Le soleil du soir circonspectDevant les pièges qu’il soupçonneSe répand en regards inquiets....
Il est en toi, le temps des arbres, après que nous ayons fait l'amour. Endormie sur le lit, couverte de tes seules paupières. Ne prête pas attention à la peur, ne dis pas toujours, ne dis pas jamais, laisse le monde aller de l'avant. Il est en toi, le...
Et, quand la clameur du crépuscule eut tiré Une écume ivre des eaux éblouies, Comme je me retrouvais dans la Patrie, De la bouche du fleuve je portai mes pas (Et le Temps changeait d'ombres, D'arche en arche appuyant Mélancolique ses cils vibratiles)...
En quittant la Palestine, il souhaitait trouver en ces terres l'arbre à ananas, il imaginait un arbre foisonnant pareil à celui que Dieu plaça au paradis. Il quitta sa terre avec l'espoir d'une nouvelle terre et il ne trouva pas ce qu'il attendait. Dans...
Il a fait froid : depuis trente ans peut-être il n'avait plus neigé ainsi sur la Méditerranée. D'abord vinrent le gel et le givre. Ils brûlèrent comme on peut brûler sans plaie ni flammes, ils devinrent gris, friables puis se creusèrent, inconsistants...
Qui a vu quelquefois un grand chêne asséché, Qui pour son ornement quelque trophée porte, Lever encore au ciel sa vieille tête morte, Dont le pied fermement n’est en terre fiché, Mais qui dessus le champ plus qu’à demi penché Montre ses bras tout nus...
Les merisiers sèment leur neige, pétales, écume de verdure. Les freux, se courbant sur les jeunes pousses, vont et viennent dans les champs. Ondoiement de l'herbe soyeuse, effluves de pin résineux. Aïe ! prairies et chênaies ! le printemps m'a tourné...
Dans le noir, le soir, auto dans la campagne. Baobabs, Baobabs, baobabs, Plaine à baobabs. Baobabs beaucoup baobabs baobabs près. loin, alentour, Baobabs, Baobabs. Dans le noir, le soir, sous des nuages bas, blafards, informes, loqueteux, crasseux, en...
Celle qui m’a tant pourmené A eu pitié de ma langueur Dedans son jardin m’a mené Où tous arbres sont en vigueur Clément Marot * J’ai scié le tronc du mimosa Mort de froid l’hiver deux mille douze Il faut bien mourir de quelque chose Cinq ans après vertes...
Sous la voûte des bois comme dans la nef d’une église. Souvent je parle aux arbres, la nuque cambrée vers leur cime, quelquefois ils répondent. Il nous arrive même de balbutier ensemble quelques berceuses antiques à la gloire de l’azur ou juste pour endormir...
Des poètes...
À ce jour,
Sylvie Gaté