Dehors près de la fontaine Se dresse un grand tilleul ; J'ai fait sous sa grande ombre Bien des rêves délicieux. J'ai gravé dans l'écorce De nombreux mots très chers, Et toujours, gai ou triste, J'ai dû y revenir. Cette nuit j'ai dû partir En passant...
Mes chers trembles, dont les cages aériennes apaisaient, apaisaient ou arrêtaient de leurs feuilles le bondissant soleil, Tous abattus, abattus, sont tous à-bas ; D'une fraîche et fuyante file resserrée Pas un, nul épargné Qui dansait de ses sandales...
Tous les arbres ont fleuri. Les bois caraïbes sont lourds de fleurs dorées et dressent leur ramure au soleil faisant étalage de leur jaune passionné. De loin ils étincellent et brillent comme les légendaires coupoles des sept villes. Les catalpas sont...
filtre à café 2 de l’arbre et des neurones du cortex de l’arbre transfert aérien de notre for intérieur voici des fruits des fleurs des feuilles et des branches Verlaine de l’arbre qui irrigue les carnets et les cahiers où certains peintres et poètes...
Elégie XXIV Quiconque aura premier la main embesongnée A te couper, forest, d'une dure congnée, Qu'il puisse s'enferrer de son propre baston, Et sente en l'estomac la faim d'Erisichthon, Qui coupa de Cerés le Chesne venerable Et qui gourmand de tout,...
Si d’aventure tu faisais le portrait d’un bouleau Regarde d’abord le ciel assure-toi de sa candeur S’il est gris s’il est fade Sors ton pinceau Mais s’il est bleu méditerranée Abstiens-toi : tu risques de le défigurer Ce matin le soleil brille par son...
Derrière les arbres du silence et de la solitude, dis, bel arbre, derrière mes yeux, mon silence, cette solitude qui ne se veut désespérée, vous les hommes que je ne veux désespérés, où est le chant ? Ô bel arbre, silence et solitude. Ma main est faite...
Southern trees bear strange fruit, Blood on the leaves and blood at the root, Black bodies swinging in the southern breeze, Strange fruit hanging from the poplar trees. Pastoral scene of the gallant south, The bulging eyes and the twisted mouth, Scent...
1 C'était par un beau jour du bleu septembre, Silencieux, sous un jeune prunier, Entre mes bras comme en un rêve tendre, Je la tenais, la calme et pâle aimée. Par-dessus nous, dans le beau ciel d'été, Il y avait tout là-haut un nuage, Toute blancheur,...
Durant l’aspre saison des froidureus hyvers Il semble aus regardans que les arbres ternissent Et toutefois les troncs en terre se nourrissent, D’ou sortent au Prim-tems tant de fleurons divers C’est alors que les chams & que les prez sont vers Mais au...
Un Bûcheron venait de rompre ou d'égarer Le bois dont il avait emmanché sa cognée. Cette perte ne put sitôt se réparer Que la Forêt n'en fût quelque temps épargnée. L'Homme enfin la prie humblement De lui laisser tout doucement Emporter une unique branche,...
il y a des jours j'ai cent fois cent ans mes âges sont des cercles qui s'éloignent du cœur enroulant une continuité sans lien il y a des jours mes bras nus se tendent pour étouffer ce cri incessant mes rêves mûrissent pourrissent sur le sol il y a des...
U n jour de grande chaleur, un lièvre fit halte dans l'ombre d'un baobab, s'assit sur son train et, contemplant au loin la brousse bruissante sous le vent brûlant, il se sentit infiniment bien. « Baobab, pensa-t-il, comme ton ombre est fraîche et légère...
à Cícero Dias. Les arbres droits la tête arrosée de soleil Je donne à mon soleil la sève évaporée Sur le marbre des feuilles le soleil repose Comme l'eau de la mer sur les fonds endormis Le ciel est d'un seul bloc la terre est verticale Et les ombres...
Tes feuilles le relent des désirs des fenaisons aveugles des bras de mer Tes feuilles de plaie du Moyen Âge dans le souvenir de mes splendeurs tes branches d'épaules de femme labourée sur la soif des herbes coupantes arbre recommencé ton corps j'ai détaché...
Un paisible et géant baobab. C'était la dernière vision humaine qu'emportaient les esclaves noirs de Gorée avant d'entrer, presque à quatre pattes, dans les réduits ouvrant directement sur la mer, d'où ils partaient pour les Amériques. Chaque fois que...
À un détail près le monde n'a pas changé en si peu de temps À un détail près ce matin est une réplique grisaille à l'appui du précédent À un détail près le poids écrasant la poitrine ne s'est pas allégé d'un iota À un détail près l'on se sent toujours...
À Leïla Shahid La Trouée de Rafah, village du nord-est du Sinaï, vient d'être détruite par les Israéliens, après que ses habitants arabes en ont été chassés. Un de ces hommes écrit à son fils. Mon fils, Le jour s'est arrêté dans mes rides depuis que leur...
Arbres coincés dans des masses de ciment. Leur vert humilié dévaste la lumière. Il est des espaces si pleins, si remplis, si lourds, que le néant y prospère mieux que dans le vide. Arboles encogidos en cuencas de cemento. Su arrinconado verde desbarata...
L e chêne est seul Près d'un roc escarpé. Régir. Mais quoi ? Pas rien Que tâter l'épaisseur Entre deux granits * Ses feuilles Sont de lui, Même si De temps en temps Elles s'en vont, Enfants prodigues Revenant partager L'air plus gras. * Ses racines, Il...
Il croule presque sous le poids des poires mûres, d'être si garni. Il gémit au vent d'automne, appelle à une délivrance de ses tourments. C'est qu'il n'était pas apprécié du temps de la floraison dans le bonheur des bruissements plein de candeur de mars...
C'était dans la grande monotonie des bois, Je suivais tout joyeux les traces du Démon, Que pourtant je savais ne pas être un vrai dieu. C'est juste à l'heure où le jour commençait à baisser Que j'entendis soudain l'appel que j'attendais ; Je ne l'ai jamais...
Un architecte arboriste avait planté, dans les fondations quadrangulaires, des graines de cocotier auxquelles il avait fallu des années pour pousser et former les piliers. Sur la façade, ces piliers étaient reliés horizontalement par des poutres sculptées,...
La haute futaie éduque ses arbres Les désaccoutumant de la lumière, elle les oblige à faire monter dans les couronnes toute leur verdure Ainsi dépérissent le don de respirer avec tous les rameaux, le talent d’avoir des branches rien que pour la joie Elle...
Je ne verrai jamais, je crois, De poème aussi beau qu'un arbre. L'arbre dont la bouche affamée se presse Contre le sein généreux de la douce terre ; L'arbre qui regarde Dieu tout le jour, Et lève ses bras feuillus pour prier ; L'arbre qui, peut-être,...
Des poètes...
À ce jour,
Sylvie Gaté