J’ai grandi me dit-on sous le signe celte et maritime du pin. Est-ce la racine de mon inimitié pour cet arbre à mes yeux trop constamment semblable à lui-même, pour l’odeur sans partage de son règne solaire ? J’avoue cependant une tendresse trouble pour les pots de terre où les résiniers recueillaient l’épanchement poisseux de leurs saignées, un plaisir un peu coupable à déliter les plaques rougeâtres de son écorce. Au-delà des oyats le courant mène à l’océan, à l’incendie crépusculaire où brûle hors du temps l’océan. |
Le grand arbre
Je voulais grandir davantage
Editinter, 2005