Nous guérissons en beauté, lentement, comme un sapin,
et nous pansons nous-mêmes nos blessures.
À travers de nouvelles veines la sève trouve à creuser son lit
et de nous gicle une lourde résine.
Elle est douce comme un nid, une cicatrice,
et comme un essaim y bourdonne la vie.
Par toutes les voies arrivent des sucs nouveaux
pour se transfigurer dans la matrice.
Maria Banus
Horloge à Jaquemart
Traduit par Guillevic
Éditions Saint-Germain des Prés, 1987