Je regarde souvent longuement
les écorces des platanes
On dirait des molas tissées
par les indiennes Kuna
Des animaux mythiques
qui échappent
le temps de leur création
à leur souffrance
Je m’appuie,
voyageur immobile,
sur le tronc de ces écorces
qu’un dieu facétieux
coud sur l’arbre chaque année
Avec de frêles vocables
je compose à mon tour
mes puzzles inachevés
Jean Jacques Dorio |