Flamme aiguë et flambant au soleil de midi,
Cyprès, qui découpez vos dures silhouettes
Sur la mer bleue ou les montagnes violettes,
Sentinelles au seuil de l'azur interdit,
Tutélaires gardiens des champs de fleurs que double
Une ombre aux traits précis et noire comme vous,
Cyprès, qui répondez d'un gémissement doux,
Au vent et subissez, hautains, la loi du couple,
Je veux vous imiter quand le désir me mord,
Être la haute et sombre flamme qui flamboie
Sur son néant divin et consacre sa joie
Par l'exaltation féconde de la mort.
Claude Armel
Les Facettes : cahier trimestriel de poésie
Février 1928