Beaux arbres de mon âge à qui je pense,
qui croissez maintenant loin de moi dans un monde
abandonné de tous, arbres du jour de ma naissance,
sur ma terre lointaine et noire, parmi les pierres et le lierre,
je vous connais, je sais le parfum de vos ombres.
Et vous, plantes de mon pays d'hiver,
endormies sous des ciels de poussière insolente,
orgues aux grands soupirs
nocturnes qui plongiez dans le cœur de la terre,
je cherche quelle main vous montre à mon sommeil.
Jean-Yves Masson
Poèmes du festin céleste
L'Escampette, 2002