Arbres de grand sommeil, confidents de ces jours d'enfance
où le temps neuf dévoilait sa lumière ardente,
arbres chargés d'abîme inverse, traits d'union entre vie et mort,
j'en appelle à votre amitié quand chante l'oiseau de l'orage,
quand la nuit vient, quand le cœur étouffe en silence,
que toute route se dérobe et que vient le doute ou la peur.
Près de vous je suis cet enfant qui s'en allait vers la frontière
à la recherche de la langue où l'origine
chante au-delà de toute langue, dans la musique de vos voix.
Jean-Yves Masson
Neuvains du sommeil et de la sagesse
Cheyne Editeur